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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/152

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bon heur:

Et si auray par ung ardant desir

Cueur, et raison de prendre tout plaisir

A esveiller mes esperitz indignes

De vous servir, pour faire Oeuvres condignes,

Telz qui plaira a vous, treshaulte Dame,

Les commander: priant de cueur, et d'âme

Dieu tout puissant, de tous humains le Pere,

Vous maintenir en fortune prospere:

Et dans cent ans prendre l'âme à mercy

Partant du corps sans douleur, ny soucy.


III

L'epistre du Camp d'Atigny, à ma dicte Dame d'Alençon

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Lettre mal faicte, et mal escripte

Volle de par cest Escripvant

Vers la plus noble Marguerite,

Qui soit point au Monde vivant.

Epistre

La main tremblant dessus la blanche carte

Me voy souvent: la plume loing s'escarte,

L'encre blanchist, et l'esprit prend cesse,

Quand j'entreprens (tresillustre Princesse)

Vous faire escriptz: et n'eusse prins l'audace,

Mais Bon Vouloir, qui toute paour efface,

M'a dict, crains tu à escrire soubdain

Vers celle là, qui oncques en desdain

Ne print tes faictz? ainsi à l'estourdy

Me suis monstré (peult estre) trop hardy,

Bien congnoissant neantmoins que la faulte

Ne vient sinon d'entreprise trop haulte:

Mais je m'attens, que soubz vostre recueil