Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/154

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le cueur de mesmes,

Pour conquerir sceptres, et diadesmes

En mer, à pied, sur Coursiers, ou Genetz:

Et ne desplaise à tous noz Lansquenetz,

Qui ont le bruit de tenir aulcun ordre,

Mais à ceulx cy n'a point tant à remordre.

Et qui d'entreulx l'honnesteté demande,

Voyse orendroit veoir de Mouy la bande

D'adventuriers yssus de nobles gens.

Nobles sont ilz, pompeux, et diligens,

Car chascun jour au camp soubz leur enseigne

Font exercice, et l'ung à l'autre enseigne

A tenir ordre, et manier la picque,

Ou le verdun, sans prendre noise, ou picque.

De l'autre part, soubz ses fiers Estandars

Meine Boucal mille puissans souldars,

Qui ayment plus debatz, et grosses guerres,

Qu'un laboureur bonne paix en ses terres.

Et que ainsi soit, quand rudement se battent,

Advis leur est proprement qu'ilz s'esbatent.

D'autre costé, voyt on le plus souvent

Lorges jecter ses enseignes au vent,

Pour ses Pietons faire usiter aux armes,

Lors que viendront les perilleux vacarmes:

Grans hommes sont en ordre triumphans,

Jeunes, hardis, roydes comme Elephans,

Fort bien armez corps, testes, bras, et gorges:

Aussi dit on, les Hallecretz de Lorges.

Puis de Mouy, les nobles, et gentilz:

Et de Boucal les hommes peu craintifz:

Brief, Hercules, Montmoreau, et d'Asnieres