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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/166

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soit par Feu, Sang, ou Mine)

Gaigner proffit en guerre feminine:

Car leur ardeur est aspre le possible:

Et leur harnois hault et bas invincible.

Quant est de moy, jeunesse pauvre, et sotte,

Me feit aller en ceste dure flotte

Fort mal garny de lances, et escus.

Semblablement, le gentil Dieu Bacchus

M'y amena accompaigné d'Andoilles,

De gros Jambons, de Verres, et Gargoilles,

Et de bon Vin versé en maint Flascon:

Mais je y receu si grand coup de Faulcon,

Qu'il me fallit soubdain faire la poulle,

Et m'enfuir (de peur) hors de la foulle.

Enfin navré je contemple, et remire,

Où je pourrois trouver souverain Mire:

Et prenant cueur aultre que de malade

Vins circuir les limites d'Archade,

La terre neufve, et la grant Tartarie,

Tant qu'à la fin me trouvay en Surie.

Où ung grand Turc me vint au corps saisir,

Et sans avoir à luy faict desplaisir,

Par plusieurs jours m'a si tresbien frotté

Le Dos, les Rains, les Bras, et le Costé,

Qu'il me convint gesir en une couche

Criant les dentz, le Cueur, aussi la Bouche,

Disant, helas, ô Bacchus puissant Dieu,

M'as tu mené expres en ce chault lieu,

Pour veoir à l'oeil moy le petit Raisin

Perdre le goust de mon proche Cousin?

Si une fois puis avoir allegeance,

Certainement j'en