Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/167

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prendray bien vengeance:

Car je feray une armée legiere

Tant seulement de lances de fougiere,

Camp de Taverne, et pavoys de Jambons,

Et Boeuf sallé, qu'on trouve en mangeant bons,

Tant que du choc rendray tes flascons vuides,

Si tu n'y metz grand ordre, et bonnes guydes.

Ainsi j'eslieve envers Bacchus mon cueur,

Pource qu'il m'a privé de sa liqueur,

Me faisant boyre en chambre bien serrée

Fade Tisane, avecques eau ferrée,

Dont souvent fais ma grand soif estancher.

Voylà comment (ô Monseigneur tant cher)

Soubz l'estendard de fortune indignée

Ma vie feut jadis predestinée.

En fin d'escript, bien dire te le vueil,

Pour adoulcir l'aigreur de mon grand dueil,

(Car dueil caché en desplaisant courage,

Cause trop plus de douleur, et de rage,

Que quand il est par parolles hors mis,

On declairé par lettre à ses Amys)

Tu es des miens le meilleur esprouvé:

Adieu celluy, que tel j'ay bien trouvé.


X

Marot à Monseigneur Bouchart

Docteur en Theologie

Donne response à mon present affaire,

Docte docteur. Qui t'a induict à faire

Emprisonner depuis six jours en ça