Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/168

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Ung tien amy, qui onc ne t'offensa?

Et vouloir mettre en luy crainte, et terreur

D'aigre justice, en disant que l'erreur

Tiens de Luther? Point ne suis Lutheriste,

Ne Zvinglien, et moins Anabatiste:

[Sinon de] Dieu par son filz Jesuchrist. [Je suis]

Je suis celluy, qui ay faict mainst escript,

Dont ung seul vers on n'en sçauroit extraire,

Qui à la Loy divine soit contraire.

Je suis celuy, qui prends plaisir, et peine

A louer Christ, et sa Mere tant pleine

De grâce infuse: et pour bien l'esprouver,

On le pourra par mes escriptz trouver.

Brief, celluy suis, qui croit, honnore, et prise

La saincte, vraie, et catholique Eglise.

Aultre doctrine en moy en veulx bouter:

Ma Loy est bonne. Et si ne fault doubter,

Qu'à mon pouvoir ne la prise, et exaulce,

Veu qu'ung Payen prise la sienne faulse.

Que quiers tu donc, ô Docteur catholique?

Que quiers tu donc? As tu aulcune picque

Encontre moy? ou si tu prends saveur

A me trister dessoubz aultruy faveur?

Je croy que non: mais quelcque faulx entendre

T'a faict sur moy telle rigueur estendre.

Doncques refrains de ton couraige l'ire.

Que pleust à Dieu, qu'ores tu peusses lire

Dedans ce corps de franchise interdit,