Aller au contenu

Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/346

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais quand de Mort le remors furieux

S'en vient par fois passer devant mes yeux,

Lors suis contrainct de blasmer son oultrage:

Car luy tout seul m'a plus donné de rage,

Que n'a Envie, et tous les Envieulx,

Depuis quatre ans.


XXV

D'ung se complaignant de Fortune

Fausse Fortune, ô que je te vy belle:

Las qu'à present tu m'es rude, et rebelle,

O que jadis feiz bien à mon desir,

Et maintenant me fais le desplaisir,

Que je craignoys plus que chose mortelle.

Enfans nourriz de sa gausche mamelle,

Composons luy (je vous prie) ung Libelle,

Qui picque dru, et qui morde à loisir

Faulse Fortune.

Par sa rigueur (helas) elle m'expelle

Du bien, que j'ay: disant, puis qu'il vient d'elle,

Qu'elle peult bien du tout m'en dessaisir.

Mais en fin Mort mort me fera gesir,

Pour me venger de sa Soeur la cruelle,

Faulse Fortune.


XXVI

De compter sa Fortune

De Fortune trop aspre, et dure

Peult trop souffrir ung pauvre corps,

Si par parolle ne mect hors

La cause, pourquoy il endure.

Mais soubz constante couverture

On peult bien declairer les sors