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Page:Marot - Les œuvres de Clément Marot, de Cahors, valet de chambre du roy, 1547.djvu/369

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Il luy fauldroit (au train qu'à mener tasche)

Des Serviteurs à journée, et à tasche.

En trop de lieux veult son cueur attacher

Comme inconstante.

Or pour couvrir son grand vice, et sa tache,

Souvent ma plume à la louer s'attache:

Mais à cela je ne veulx plus tascher,

Car je ne puis son maulvais bruyt cacher

Si seurement, qu'elle ne se descache

Comme inconstante.


LXVII

Rondeau parfaict.

A ses Amys apres sa delivrance

En liberté maintenant me pourmaine,

Mais en prison pour tant je fuz cloué:

Voyla comment Fortune me demaine.

C'est bien, et mal. Dieu soit de tout loué.

Les Envieux ont dit, que de Noé

N'en sortirois: que la Mort les emmaine.

Maulgré leurs dentz le neud est desnoué,

En liberté maintenant me pourmaine.

Pourtant si j'ay fasché la Court Rommaine,

Entre meschans ne fuz oncq alloué:

Des biens famez j'ay hanté le dommaine:

Mais en prison pourtant je fuz cloué.

Car aussi tost que fuz desavoué

De celle là, qui me fut tant humaine,

Bien tost apres à sainct Pris fuz voué:

Voylà comment Fortune me demaine.