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CHAPITRE IX


Albert de Berthier de Sauvigny. — Le courrier de la malle. — Le maigre de Monseigneur de Toulouse. — Mort de mon père. — La révolution de juillet à Besançon. — M. de Terrier. — Un aristocratique confiseur. — Nomination à Dole. — Pons, de l’Hérault. — Son caractère. — Malencontreux changement de ministère. — Entrevue avec Casimir Périer. — Le recrutement des préfets. — Le comte d’Argout et le baron de Roujoux.


(Besançon, 31 août 1829.) Albert de Berthier de Sauvigny, lieutenant au 36e d’infanterie de ligne, en garnison ici, est venu nous faire ses adieux ce matin ; un ordre qu’il a reçu hier soir du ministre des affaires étrangères l’oblige à partir immédiatement pour Paris, d’où il sera dirigé sur un pays étranger qu’on ne lui désigne point. Cet ordre qu’il m’a laissé comme autographe est écrit en entier de la main du prince de Polignac, l’ami intime de son père et le protecteur de ses enfants. Je suis heureux du changement qui vient de s’opérer dans la position d’Albert de Berthier, parce que n’abandonnant pas la carrière militaire, le grade de capitaine et la décoration seront certainement la récompense du service qu’il est appelé à rendre. Je regrette beaucoup son éloignement ; c’est un jeune homme distingué, d’une nature hardie et aventureuse ; sa physionomie est vive et agréable, sa conversation