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LIOLA


Et plane librement en un monde enchanté.
Ces forêts, ces déserts, que longent les nacelles,
Deviennent rayonnants de vie et de beauté :
Des campagnes partout où la moisson se dore,
Des hameaux grandissant à l’ombre de la croix,
Des cités que la main de l’art aussi décore,
Un peuple marchant, fier et jaloux de ses droits,
Vers l’accomplissement de grandes destinées !
Et c’est dans son sang et dans celui des héros
Tombés en combattant que ces œuvres sont nées,
Comme germent les fleurs sur le sol des tombeaux !
Ô céleste pensée ! Ô suprême espérance !
Tu vas jusqu’à donner des douceurs à la mort !
C’est toi qui dans tout temps transformas la souffrance
En un chant de triomphe et c’est toi qui rends fort
Et berces aujourd’hui de visions de gloire
Celui qui s’achemine au plus cruel trépas !

Soudain des cris perçants montent dans la nuit noire.
Est-ce l’écho lointain des hymnes des combats