Aller au contenu

Page:Marsile - Liola ou Légende Indienne, 1893.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
LIOLA.


Reine de tous les cœurs et des îles maîtresses.
Quel enviable sort et quel immense fief !
Et pour son fiancé que de joie et de gloire !
Elle vient de quitter sa couche de douleur
Et de sa tribu veut célébrer la victoire.
On cherche à l’arrêter, mais, malgré sa pâleur,
Elle approche du bois, de compagnes suivies,
Portant une guirlande et des fleurs en ses mains.
« Ne cessez pas vos chants : votre voix me convie, »
Dit-elle, « au bonheur du retour. Par ces chemins
Je voulais accourir, et ma faiblesse seule
A retenu mes pas ; mais vers vous a volé
Mon âme réjouie…
Mon âme réjouie…Est-ce ainsi qu’on m’accueille ?
Pourquoi donc ce silence et ce regard troublé ?
Mon père, où donc es-tu, toi que l’armée envie ?
Viens ! j’apporte le prix promis à tes exploits.
Ah ! qu’un de tes baisers me ramène à la vie ! »