Page:Marsollier et Chazet - Le joueur d'échecs, vaudeville en un acte, 1801.djvu/15

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ISABELLE.

Oh non ! je crains trop… (Léandre fait un mouvement de douleur.)

CASSANDRE.

Ah, mon Dieu ! l’automate a fait un mouvement !

SCAPIN.

C’est qu’il aura reçu quelque coup.

CASSANDRE.

Personne ne l’a touché, je vous assure.

SCAPIN.

Les ressorts, ils sont si délicats, et les agens si cachés !… Le son de la voix souvent il suffit.

CASSANDRE.

Quoi ! la mienne ?

SCAPIN.

Peut-être bien… celle de mademoiselle, sur-tout, qui, tout-à-l’heure…

CASSANDRE.

Oui, elle est si entêtée !… Jouons… Est-ce à moi de commencer ?

SCAPIN.

Voyez, il vous salue ; il vous fait signe de jouer. Si vous faites une faute, je vous en préviens, il se fâche, l’affiche, le dit ; il n’aime pas à être contrarié.

CASSANDRE se retournant.

Ah ! tu es encor là, ma fille, et pourquoi ? Tu n’entends rien à ce jeu ; tu peux te retirer.

ISABELLE.

Mon père, j’apprendrai peut-être…

CASSANDRE.

Non, non ; je ne veux pas abuser de ta complaisance. Va-t-en, va-t-en, je te l’ordonne.

ISABELLE à part en sortant.

Ô ciel !