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Page:Marteilhe - La vie aux galères, 1909.djvu/73

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les galères de dunkerque

trouve assez au large pour que chacun des galériens y établisse son pauvre et chétif quartier d’hiver. Chaque banc se procure quelque bout de planche, qu’ils mettent en travers sur les bancs, et où ils font leur lit, mettant pour tout matelas dessous leur corps une vieille serpillière et se couvrant ou plutôt s’enveloppant dans leur capote. Les vogue-avant qui sont les premiers de la rame, et, par conséquent
Caïque de Galère.
(Différents bâtiments de la Méditerranée, par Guéroult du Pas.)
les chefs du banc, se couchent mieux ayant la banquette pour eux, qui est le marchepied du banc, de la largeur de deux pieds, et assez longue pour s’y coucher de son long. Le second se couche aussi assez bien tout de son long dans le ramier, qui est l’endroit du banc sur le tillac, où la rame aboutit, et comme en hiver les rames en sont ôtées, cette place sert de lit au second rameur de la rame. Les autres quatre s’accommodent avec leur bout de planche ou à la bande.

Dès que le temps se met au froid, au lieu d’une tente, on en met deux l’une sur l’autre. Celle de dessous est ordinairement de gros bourras, de la même étoffe que les capotes, ce qui tient la galère assez chaude, au moins pour empê-