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les cévennes

Le 14 août 1704, Rolland, trahi par un de ses officiers, fut tué près d’Uzès : on brûla son cadavre à Nîmes. Dans la même ville furent aussi jetés au bûcher, mais tout vivants, Ravenel, le 19 avril 1705 ; puis, le 22 octobre suivant, Catinat, trop tôt et imprudemment revenu de Genève, où il s’était d’abord réfugié. Le 26 mars, Castanet avait péri, roué, à Montpellier. Ces supplices punissaient une nouvelle conspiration qui avait pour but de livrer aux révoltés le maréchal de Berwick, successeur de Villars, mais qui fut découverte. Les autres chefs disparurent, fusillés ou soumis. Bien que Villars eût reçu le brevet de duc dès le 21 janvier 1705, tout ne fut bien fini qu’en 1709[1]. Quinze mille personnes avaient péri.

Entre l’Aigoual et le causse Méjean, la route de Meyrueis à Florac gagne le Perjuret (1,031 m.) par le haut vallon de la Jonte (Salsensac, Bragouse, Gatuzières [197 hab. la comm., 48 aggl.]); puis, tournant au nord, elle longe la rive gauche du Tarnon, ayant à l’ouest le mur du causse, et à l’est des Cévennes mille fois repliées qui ont tant saigné il y a bientôt deux siècles. Fraissinet-de-Fourques (424 hab. la comm., 98 aggl.), les Vanels, Vébron (1,026 hab. la comm., 348 aggl.), Rocoules, le Mazel, sont, avant Florac, les étapes de cette moitié de cañon, dont un seul côté a été taillé en escarpement.

À Vébron, la route est à 662 mètres, la Cévenne à 1,112 (signal de l’Hospitalet), le causse à 1,230; au Mazel, la rivière est à 579 mètres, la route à 638, la Cévenne à 1,058, le causse à 1,125.

Diverses routes vers l’est, par des tunnels ou des cols, percent ou surmontent les rides montagneuses des Gardons, sur le penchant méditerranéen, à l’origine de profonds vallons qui tailladent ces rides, elles serpentent contre les parois de petits cirques, puis, descendant des pâturages aux maquis, des maquis aux châtaigneraies, des châtaigneraies aux plants de mûriers et d’oliviers, elles se glissent en d’étroits défilés, au débouché des vallées basses ; par elles les bourgades des Causses communiquent avec les villes du Gard.

La première est celle (neuve) des Vanels à Saint-André-de-Valborgne, qui remonte la rive droite du Tarnon (p. 237), passe à Rousses (380 hab. la comm., 64 aggl.), sous le col du Marqueirès, et rejoint, à l’est du col Salides, celle de Cabrillac et du Perjuret.

Une deuxième vaut mention plus détaillée : elle va du Mazel au Pompidou, unissant Florac et Anduze, Saint-Flour et Nîmes. Entre Saint-Laurent-de-Trèves (850 m. ; 373 hab. la comm., 246 aggl.), au-dessus du Tarnon, et le Pompidou (796 m.), où naît un Gardon, elle traverse, tantôt sur une crête à pic des deux parts (col des Faisses [1,020 m.]), tantôt sur un plateau élargi, le manteau calcaire de la Can de l’Hospitalet, lambeau de causse égaré sur la Cévenne. La vue est

  1. Histoire du fanatisme renouvelé, où l’on raconte les sacrilèges, incendies et meurtres commis dans les Cévennes. Toulouse, 1803, in-12. — Fragment de la guerre des Camisards, 1692-1709, par un anonyme, publié par Marius Talon. Privas, in-8°. — Ant. Court, Histoire des troubles des Cévennes ou de la guerre des Camisards. Villefranche et Genève, 1760, 2 vol. in-12; 1819, 3 vol. in-12. — Louvreleul, Le Fanatisme renouvelé. Avignon, 1704-1717, 4 vol. in-12, et 1868. — Brueys, Histoire du fanatisme de notre temps. 1692, 3 vol. in-12, et 1709-1713, 4 vol. in-12 ; autres éditions en 1737 et 1755. — Fléchier, Lettres choisies. Lyon, 1735, 2 vol. in-12. — Misson, Théâtre sacré des Cévennes. Londres, 1709, in-8°. — De la Baume, Relations historiques de la révolte des fanatiques, publiées par l’abbé Goiffon. Nîmes, Bedot, 1874, in-8°. — Puaux, Vie de Jean Cavalier. — Jean Cavalier, Mémoires de la guerre des Cévennes (en anglais). Londres, 1726. — Eugène Sue, Jean Cavalier (roman). Paris, 1839. — Histoire des Camisards. Londres, 1742, 2 vol. in-8°. — Rescossier, Relations de la mort de l’abbé Langlade du Chayla. Toulouse, 1703, in-12. — Notice sur les guerres des Camisards, par le comte de Resie: Congrès archéologique de France, 1875. Tours, chez Bousrez. (Extrait de l’Histoire des guerres religieuses en Auvergne et provinces voisines aux seizième et dix-septième siècles. Paris, L. Vivès). — Histoire des guerres de religion en Gévaudan, aux seizième, dix-septième et dix-huitième siècles par l’abbé Ollier. Tours, impr. Bousrez, — etc.