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gaulois et romains

Nous regrettons, au lieu de simplement donner les sources, de ne pouvoir citer, faute de place, les curieux passages des mémoires de ces auteurs.

Mais nous maintenons fermement que la trouvaille de 1885 à Nabrigas démontre péremptoirement, par les conditions de son gisement :

1o L’existence de l’homme dans la Lozère à l’époque du grand ours ;

2o La connaissance de la poterie à cette même époque.




CHAPITRE XXVIII

gaulois et romains.


Gabales, Volces et Ruthènes. — Les femmes galates : histoires de Chiomara et de Camma. — Conquête de la Gaule par les Romains. — Villes et voies antiques. — La table de Peutinger. — Bibliographie.


Trois peuples gaulois se partageaient le territoire des Causses et des Cévennes.

Au nord, les Gabales, entre la Truyère, le Lot et l’Allier, occupaient le Gévaudan actuel, ayant pour capitale Anderitum (Javols) et pour villes Castrum Gredonense (Grèzes) et Mimate (Mende). — À l’ouest, les Ruthènes ont donné leur nom au Rouergue, et Rodez a remplacé Segoldum ou Segodunum. — Au sud-est, les Volces Arécomices s’étendaient jusqu’à Nemausus (Nîmes) et à la mer, possédant Condatemagus (près Millau), Vindomagus (Valleraugue), Luteva (Lodève), Aganticum (Ganges), Andutia (Anduze), Avicantus (le Vigan).

Du temps de César, les Gabales dépendaient des Arvernes : sub imperio Arvernorum esse consueverant. Ils n’ont pas d’histoire spéciale, ayant suivi la fortune de leurs patrons et des Ruthènes.

Les Volces, originaires de Belgique, aimaient les expéditions lointaines. Dans la première moitié du ive siècle avant Jésus-Christ, ils franchirent le Rhin et envahirent la Gaule septentrionale. « Deux de leurs tribus seulement, les Arécomices et les Tectosages, parvinrent à traverser le territoire gaulois dans toute sa longueur et s’emparèrent d’une partie du pays situé entre le Rhône et les Pyrénées orientales ; les Arécomices subjuguèrent l’Ibérie-Ligurie, entre les Cévennes et la mer ; les Tectosages s’établirent entre ces montagnes et la Garonne et adoptèrent pour leur chef-lieu Tolosa. » (A. Thierry, Histoire des Gaulois, livre II, chap. Ier.) Leurs migrations ne s’arrêtèrent pas là : des bandes de Tectosages, vers l’an 281, s’en furent par la forêt Noire (Hercynienne), la vallée du Danube et l’Illyrie, guerroyer en Grèce sans succès.

En 278, une portion de ces bandes passa en Asie Mineure et se fit concéder par les rois de Bithynie d’immenses territoires : ainsi fut fondé le fameux royaume

    logie, 4e fascicule de 1887, Mémoire de MM. Fraipont et Braconnier sur la Poterie en Belgique à l’âge du mammouth : Annales de la Soc. géologique de Belgique, Liège, t. XIII, p. 21 ; — Exploration de la grotte de Spy, par MM. de Puydt et Lohest, Bull. de la Soc. d’anthropologie pour 1887, p. 521 et 600.