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Misérable ! ce nom présage ton destin.
Quand ton ambition sans frein
Dans le fond de la Germanie
Renouvelle la guerre impie
Qu’Antoine osa jadis faire au peuple romain,
Tu prétends imiter l’amant de Cléopâtre !
As-tu donc oublié que ce nom malheureux
A vu périr sa gloire en ces débats fameux
Dont Actium fut le théâtre ?
Tu comptes sur le Rhin ; mais le Rhin fera-t-il
Pour toi, ce que pour lui n’a pu faire le Nil ?
Cet Antoine lui-même a fléchi sous un maître :
Et qu’es-tu près de lui ? sache enfin te connaître ;
Il fut presque un César, et toi tu n’es qu’un traître.

13.

ÉPITHALAME DE PUDENS ET DE CLAUDIA.

Prépare tes flambeaux, ô riant Hyménée !
Pudens et Claudia joignent leur destinée.
De l’amome et du nard les parfums précieux
Pour flatter l’odorat ne s’unissent pas mieux.
Tel nous voyons le généreux massique
Mêler sa sève au miel des coteaux de l’Attique ;
La jeune vigne ainsi s’entrelace aux ormeaux.
Tel, sur le bord des limpides ruisseaux,
Le myrte figure avec grâce ;
Ou telle encor la feuille du lotos
Pare d’un lac la paisible surface.
Bénis, heureuse paix, l’union de deux cœurs