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11.

CONTRE MARCUS.

Je t’entends répéter parfois d’un air chagrin :
« II n’est plus, dans nos jours, d’Orestes, de Pylades ! »
Sais-tu pourquoi ? Tous deux buvaient du même vin,
Tous deux mangeaient du même pain,
En tout, partout, ils étaient camarades ;
Entre eux régnait toujours parfaite égalité.
A table, ici, je vois placer de ton côté
L’huître que du Lucrin engraissent les parages,
Et l’on me sert, à moi, quelques vils coquillages
Que ne sucerait pas un chien.
Me crois-tu le palais moins friand que le tien ?
De ton riche manteau Tyr a fourni la laine :
Une laine gauloise et dégraissée à peine
Forme l’épais tissu qui compose le mien ;
Et tu veux qu’entre nous il existe un lien ?
Le nom d’ami, pour toi, n’est qu’un nom de parade :
Près de mon vil sagum ta pourpre se dégrade ;
L’amitié n’admet pas cette inégalité :
Pour moi sois un Oreste, et je suis ton Pylade.
Surtout, pénètre-toi de cette vérité :
Marcus, si tu veux que l’on t’aime,
Commence par aimer toi-même.

12.

SUR FABELLA.

Quelqu’un disait à Fabelle :
Ces cheveux si blonds, si beaux,