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42.

À OPPIEN, SUR LES THERMES D’ETRUSCUS.

Il vous faut renoncer à vous baigner jamais,
Si des bains d’Etruscus vous ne faites usage :
   Exprès pour vous il semble qu’ils soient faits.
Eh ! quels autres pourraient vous plaire davantage ?
Les thermes de Passer et leur vive chaleur,
Ceux d’Apone, où préside une austère pudeur,
La molle Sinuesse aux eaux voluptueuses,
Cume, chère à Phébus, le mont altier d’Anxur
Et les sources de Baye encore plus fameuses,
N’ont point un ciel si doux, si serein et si pur.
Là, le jour plus longtemps prolongeant sa carrière.
Ne semble qu’à regret retirer sa lumière ;
Là de l’Onyx s’exhale une sèche vapeur,
Taygète à l’émeraude emprunte sa couleur,
Et d’un reflet de feu brillent les serpentines.
   Là, pour le plaisir du baigneur,
Et l’Asie et l’Afrique ont épuisé leurs mines.
Si l’usage de Sparte a pour vous plus d’attraits,
Suez dans une étuve, et baignez-vous au frais
   Dans l’eau vierge d’une fontaine
Si diaphane et si pure, qu’à peine
On en distingue le cristal,
Et qu’on croit voir à sec le marbre du canal.
Vous ne m’écoutez pas ; mon éloquence est vaine,
   Et mon conseil est par vous dédaigné :
Oppien, vous mourrez sans vous être baigné.