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histoire des églises et chapelles de lyon

Perrache pour dix vases de marbre blanc destinés à orner cette balustrade. D’autre part, en 1667, Bertrand Fargues, maître serrurier, reçoit la somme de 4.000 livres pour la confection des balustres et des portes de devant du grand autel et des chapelles latérales. Ce travail est qualifié « de grande importance ». S’agit-il des belles balustrades en marbre et des grilles en fer forgé qui séparent aujourd’hui le chœur et les chapelles latérales de la nef et des bas côtés ? Léon Charvet, dans son Histoire et description de l’hospice de la Charité, émet un doute à cet égard et pense que ces objets peuvent provenir, comme le maître-autel, semblable par le style et le marbre de couleur à la table de communion, de l’église des Carmes-Déchaussés de Lyon. On ne s’explique guère, en effet, comment les grilles en fer forgé du chœur et des chapelles latérales dateraient de 1667 et les marbres de la table de communion actuelle de 1731 seulement. Du reste, l’œuvre de serrurerie de Bertrand Fargues devait avoir une importance en rapport avec le prix de 4.000 livres qui lui fut payé : elle a sans doute disparu lors du pillage de l’église sous la révolution.

L’église de la Charité.

Au cours des travaux de construction de l’église de la Charité et après leur achèvement, de nombreuses libéralités affluèrent pour aider à en payer la dépense et pourvoir à la décoration intérieure du monument. Les premiers bienfaiteurs de l’église furent, comme il a été dit plus haut, le cardinal de Marquemont pour 6.000 livres, et les chanoines de Saint-Jean pour 6.000 livres ; en août 1622, les recteurs s’imposent volontairement d’une contribution individuelle de 300 livres pour hâter l’achèvement de l’œuvre ; en 1628, Louis Bouillet, trésorier des deniers de l’établissement, à sa sortie du rectorat, fait don de 3.000 livres tournois pour la décoration du maître-autel.

Le cardinal de Marquemont, archevêque de Lyon, mort à Rome le 16 septembre 1626, légua à l’église de la Charité une très riche chapelle contenant de nombreux objets du culte, des tableaux et autres objets d’art, dont le transport de Rome à Lyon coûta la somme de 332 livres, 18 sous et 6 deniers ; il légua également à la même église de précieuses reliques, notamment le corps de saint Jovain, qui furent transportées processionnellement de Saint-Jean à Notre-Dame de la Charité, le 14 novembre 1627. Dans le même temps, la dame Éléonore de Saint-Laurent, veuve de Jean-Baptiste Buisson, érigea un autel, à droite en entrant à l’église, avec ses ornements, donna un tableau sous le