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histoire des églises et chapelles de lyon

Un arc élevé au dehors de la crypte, sur le flanc sud de l’église elle-même, est un reste de l’édifice reconstruit au ixe siècle.

Le pavé était formé de carreaux en marbre gris et blanc qu’on attribue au ive ou ve siècle. M. Monvenoux, architecte, les a retrouvés, en 1850, dans un bas-côté gauche. Du reste, dans la dernière restauration, on a suivi le modèle du pavement ancien. Derrière l’église Saint-Irénée se trouve le calvaire, bien connu de tous nos concitoyens, et célèbre dans l’histoire lyonnaise des deux derniers siècles. La XIIe station, le Christ en croix, est d’un effet majestueux ; elle se profile sur un horizon qui s’étend à perte de vue et dont le bas est coupé par le plan de la ville entière.

SAINT-JUST

Deux églises ont été dédiées successivement à l’évêque lyonnais du ive siècle, Justus qui résigna sa dignité par une abdication volontaire et s’enfuit au désert, y mourir dans la pénitence et l’oubli. La première, rasée par les Protestants, occupait dans la rue actuelle des Macchabées l’emplacement où se voyait, il y a quelques mois, le pensionnat des religieuses de Notre-Dame des Victoires ; les travaux de la seconde, inaugurés en 1564, durèrent longtemps ; toujours debout elle sert aujourd’hui de paroisse aux habitants du coteau de Fourvière ; sa façade, diminuée de quelques marches du péristyle, s’ouvre sur la rue des Farges à une petite distance du fort et de la porte désignés sous le même nom. C’est en se retirant et en cédant les lieux à la communauté monastique, introduite par Hugues, archevêque de Lyon et légat de Grégoire VII et d’Urbain II, que le clergé de la basilique de Saint-Patient et de Saint-Remy fut amené à se bâtir une église comme centre de ses souvenirs et de ses usages, afin d’y maintenir ses traditions et ses privilèges. L’obituaire de Saint-Jean, l’unique source, croyons-nous, qui nous renseigne sur cet événement, est muet sur ses causes et ses particularités. Nous savons seulement que l’archevêque racheta de ses deniers quelques parties de l’ancien domaine qui avaient été aliénées ou usurpées par des laïques, qu’il inaugura l’ordre de choses, dont il était l’auteur, en présence d’une nombreuse assemblée d’hommes les plus recommandables et qu’il livra d’avance au glaive spirituel de l’anathème ceux qui chercheraient soit à le troubler, soit à le renverser. Chronologiquement, cette réforme se rattache aux années les plus voisines du commencement du xiie siècle.

Les chanoines de Saint-Just retinrent pour eux la seigneurie du faubourg et les paroisses dont la suzeraineté totale ou les dîmes leur appartenaient. Une bulle d’Alexandre III (9 avril 1170) confirmative d’une précédente d’Eugène III, en fournit l’énumération. Il