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histoire des églises et chapelles de lyon

Saint-Épipode en 1550.

peu de distance de la porte de Pierre-Scize. Après un an, ils furent découverts et conduits au supplice : Épipode était vraisemblablement citoyen romain, car on lui trancha la tête ; Alexandre mourut sur la croix. Dans un premier mouvement, son ami avait tenté de fuir ; courant le long d’un réservoir qui retenait, auprès de la demeure de Lucie, les eaux d’une source, il y laissa choir sa sandale. Dès lors, la piété des fidèles attribua à ce réservoir des vertus curatives miraculeuses. Un oratoire fut élevé sur le lieu qu’avait occupé la maison de Lucie, et saint Eucher y mit un religieux pour le desservir. La chapelle Saint-Épipoy dépendit d’abord des chanoines de Saint-Jean ; elle passa, en 1489, à l’administration du chapitre de Saint-Paul qui y entretint un gardien. Le clergé de la cathédrale se rendait en procession à l’église Saint-Paul la veille de Saint-Épipode, nom que le peuple prononçait plus volontiers Épipoy ; il allait à l’église Saint-Irénée, les jours de Saint-Irénée et de Saint-Épipode. Le chapitre de Saint-Paul se rendait, lui aussi, processionnellement vers la recluserie, la veille de Saint-Épipode : le reclus devait donner au céroféraire un cierge d’un quarteron. De la chapelle Saint-Épipode, il ne reste hélas ! plus que le souvenir ; il est heureux du moins que les anciens plans de Lyon nous aient conservé et l’indication de son emplacement exact et une silhouette sommaire qui permet de restituer la forme de cet édifice.

GRANDS-AUGUSTINS ET NOTRE-DAME-SAINT-LOUIS-SAINT-VINCENT

Une rue de la rive gauche de la Saône conserve, à Lyon, le nom des Grands-Augustins ; on voit encore, enchâssés dans une masse de maisons modernes, le cloître et l’église de ces religieux. Quand les Augustins s’y établirent, Lyon n’avait point encore porté ses remparts jusqu’au sommet de la colline Saint-Sébastien. La cité proprement dite s’arrêtait au bord d’un canal qui liait le Rhône et la Saône, ce canal partait du point où se trouve à présent le pont Morand, traversait l’emplacement du théâtre, de l’Hôtel de Ville, de la place des Terreaux, et se terminait au port de la Feuillée. Ses deux extrémités étaient voisines, l’une de la porte dite du Rhône, l’autre de la porte de Chenevière, ou de la Seyne, en face de laquelle s’étendait le faubourg du même nom. Les champs, qui lon-