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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/273

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antiquaille

faisait de grands miracles. Chacun voulait entrer, et le menu peuple venait sans cesse demander de ses reliques. C’est ce que nous n’avions pas, puisque les païens firent brûler son sacré corps. On eut l’inspiration de prier saint Pothin de donner la vertu des saintes reliques à l’eau qu’on ferait reposer dans son cachot, grâce qu’il lui accorda en telle sorte que depuis l’on donna continuellement de cette eau salutaire qui guérissait toutes les maladies.

« Comme quelques-unes de nos sœurs étaient en prière devant le petit cachot de saint Pothin, il tomba un gros caillou de la voûte du cachot, et sans avoir pu connaître l’endroit d’où il était sorti. On le reçut comme un présent du saint et notre Mère de Riants, l’ayant fait calciner, le cassa en plusieurs petites pierres pour en donner à tous ceux qui demanderaient des reliques. Elles ont fait de grands miracles en les portant sur soi, ou buvant de l’eau où elles ont trempé. Il semble que Dieu les ai fait multiplier ; car après en avoir donné à tout Lyon et en avoir envoyé à plusieurs communautés éloignées et en avoir distribué continuellement depuis sept ou huit ans, il en reste encore une infinité.

Mgr David,
évêque de Saint-Brieuc.

« Dans le même temps un homme de bien eut une vision dont voici l’attestation. Je, soussigné, certifie, moi Jean Thomas Fayard la Chapelle, que le 21 mai 1690, revenant d’une maison à Fourvière avec ma femme et ma famille et une de mes sœurs, veuve de Jean Mignol, maître écrivain à Lyon, passant devant l’église de Sainte-Marie des Antiquailles, entre sept à huit heures du soir, ayant trouvé la porte du couvent ouverte, ce qui m’obligea d’aller adorer Dieu devant la porte de l’église, ayant fait ma prière, je regardai par le trou de la serrure, j’aperçus une grande clarté du côté de la grille où l’on communie les Dames du couvent ; cela me surprit à l’abord, je regardai jusqu’à trois ou quatre fois et je remarquai que cette clarté ressemblait un soleil sous une petite voûte, et ce qui m’obligea à faire revenir ceux qui étaient avec moi sur leurs pas, je leur dis qu’ils prissent garde à ce qu’ils verraient dans l’église ; ils me répondirent qu’ils voyaient un soleil sous une voûte, du même côté que je l’avais vu. Pourtant, prenant toujours cela pour une vision, je ne le mis point dans mon esprit, croyant toujours mètre trompé, mais, environ huit ou dix jours après, ayant entendu dire que l’on avait trouvé dans le couvent des dames de Sainte-Marie la prison d’un saint, et que plusieurs personnes y allaient par vénération, cela me fit rentrer en moi-même et rappeler dans ma mémoire ce que j’avais vu avec ma famille, ce qui m’obligea de le déclarer à mon confesseur, et il m’obligea d’aller dire aux dames du couvent ce que nous avions vu. J’ai baillé la présente attestation aux dames, et j’ai fait signer au bas ceux qui étaient avec moi à la réserve d’un de mes enfants qui est mort du depuis. Fait à Lyon, ce 4 janvier 1691. Jean Thomas Fayard, Alexandrine de Cerf, Catherine la Chapelle Fayard, Jean-Marie la Chapelle Fayard, Claude Fayard.

« M. Tourlon, chanoine de Saint-Just, homme docte, pieux et rempli de zèle, composa la litanie en l’honneur de saint Pothin, elle est estimée des savants, ayant renfermé dedans tous les travaux et éloges de ce grand saint. Il a aussi composé une prose à l’honneur de