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Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/274

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histoire des églises et chapelles de lyon

ce grand saint, que son illustre corps chante à la grand-messe qu’ils célèbrent le jour de sa fête céans, qui est très belle et approuvée de tous les savants. Il en a aussi composé une à l’honneur de notre glorieux père saint François de Sales.

« Voici les principaux miracles dont nous avons connaissance. Dans notre monastère de la Visitation de la ville de Crêt en Dauphiné, une jeune professe nommée de Mont-d’Or était tombée en apoplexie et restée sourde, aveugle e( impotente. La communauté fit une neuvaine pour sa guérison à saint Pothin ; elle dit sa litanie et l’on mit sur elle une pierre du cachot de ce grand saint. Le dernier jour de la neuvaine, elle fut si mal qu’on crut qu’elle mourait, et pendant qu’on disait la messe pour elle, où la communauté assistait, elle reprit tout à coup ses sens et fut dans le même moment parfaitement guérie. Les médecins donnèrent attestation de ce miracle.

« Une demoiselle de Lyon avait perdu l’esprit ; ses parents, après avoir fait leur possible pour sa guérison par tous les remèdes humains, sans aucun effet, la vouèrent à saint Pothin. On lui fit boire de l’eau où l’on avait fait tremper une pierre de son cachot pendant sa neuvaine, avec promesse de faire faire un tableau d’un vœu rendu si elle guérissait. Elle guérit si parfaitement qu’elle n’est plus retombée dans cet accident, et s’étant faite religieuse du depuis, elle est à présent supérieure dans son monastère.

« Une jeune demoiselle de qualité de cette ville, âgée de neuf ans, fut guérie des écrouelles qu’elle avait au col. Elle était de ma connaissance particulière, elle me fut envoyée pour la mettre dans le cachot de saint Pothin où je la fis asseoir et lui fis faire sa prière. Elle avait actuellement la fièvre. Elle était pensionnaire dans une maison religieuse auprès d’une grande tante qui prit soin de lui faire faire sa neuvaine, et laquelle était animée d’une foi vive. Elle fit prendre à cette chère nièce de l’eau qui avait reposé dans le cachot, dans tous ses aliments : elle fut parfaitement guérie, c’est de quoi je suis témoin oculaire, l’ayant vu plusieurs fois depuis ce temps. Dans la royale abbaye de Saint-Pierre de cette ville, de l’ordre de Saint-Benoît, plusieurs dames religieuses ressentirent la protection de saint Pothin par la guérison de plusieurs maux, par l’attouchement des pierres de son cachot que ma sœur Marie-Marthe de Parenge envoya à mesdames de Chevrière ses nièces, religieuses dans ce monastère. »

Nous passerons sous silence la suite des prodiges, des guérisons et des grâces que le narrateur attribue à saint Pothin. Le récit qu’on vient de lire suffit à indiquer combien le culte du saint martyr était négligé à l’Antiquaille, si même il ne prit pas naissance à ce moment, et comment, par les soins des Visitandines, il prit de l’extension.

De nos jours, lorsqu’on pénètre dans le cachot, on se trouve en présence d’une première salle magnifiquement ornée de mosaïques et qui précède le caveau proprement dit. On ne saurait mieux faire que de s’en rapporter à l’exacte description qui en a été dressée par l’intelligent restaurateur du caveau M. le chanoine C. Comte. Commençons par le cachot :

« La porte étant ouverte, vous descendez encore quatre marches, et vous vous trouvez dans ce caveau. Aucun ornement n’est venu en déranger l’harmonie, et néanmoins, en tous les temps, il a attiré la vénération des fidèles, et a été en grand renom dans Lyon et