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franciscaines de sainte-marie-des-anges

est surmontée d’une croix et qui porte au cœur une blessure d’où jaillit un ruisseau de sang vermeil, le fleuve de la vie rédemptrice. Le troisième plan occupe plus des deux tiers de l’abside. Tandis que sur les autres, les personnages sont inférieurs à la grandeur naturelle, ici ils la dépassent. Au centre, paraît le Christ plein de mansuétude ; au-dessus, le Père Éternel étend majestueusement les mains. Entre le Père et le Fils, au sommet de la croix, plane et repose l’Esprit-Saint. Une auréole elliptique de séraphins aux ailes de feu, environne les trois personnes de la Sainte-Trinité. Au pied de la croix se tiennent, à droite la Sainte Vierge et sainte Madeleine, à gauche saint Jean et Marie Salomé. La hauteur de ces personnages atteint les genoux du Sauveur et coupe l’auréole séraphique. Plus haut encore, sur les bras du Christ s’avancent, rompant également l’auréole, deux anges aux ailes déployées, aux tuniques flottantes, les yeux baignés de larmes et portant chacun un calice d’or, où ils recueillent l’un le sang et l’autre l’eau sortis du flanc divin. Près du calvaire, à droite, entre deux palmiers, l’on voit le groupe des personnages qui furent les causes ou les précurseurs des mystères de l’Incarnation et de la Rédemption : Adam et Eve à genoux, dans l’attitude de coupables repentants ; devant eux saint Jean-Baptiste montrant l’Agneau de Dieu. À gauche, dans un antre groupe, entouré aussi de palmiers, se trouvent Abel, un genou en terre, tenant dans ses bras un agneau égorgé ; Abraham agenouillé, armé du glaive étincelant avec lequel il s’apprête à immoler Isaac que figure un second agneau ; Melchisédech offrant le pain et le vin d’une vigne au vert feuillage qui entrelace gracieusement de ses pampres les branches des palmiers.

Les deux plans du tympan supérieur représentent : le premier, les quatre évangélistes avec leurs attributs ; le second, la sainte Famille dans la gloire, environnée du cercle symbolique de l’éternité, et assis sur des trônes d’une éclatante blancheur au milieu d’esprits célestes.

Les fresques des chapelles latérales ont pour sujets l’Annonciation et la Mort de saint Joseph. Ces chapelles sont dédiées l’une à la sainte Vierge, l’autre à saint Joseph. Elles possèdent des autels de marbre blanc et les fresques sont l’œuvre d’un bon élève de Sublet.

FRANCISCAINES DE SAINTE-MARIE-DES-ANGES

Les œuvres de Dieu germent et se préparent dans le silence et la prière. Il en fut ainsi pour la congrégation Sainte-Marie-des-Anges, dont la maison-mère se trouve à Angers, mais qui est lyonnaise et par son fondateur et par sa communauté établie dans notre ville. Le Père Chrysostome, de Lyon, des frères Mineurs Capucins, venait de prononcer ses vœux au couvent de Marseille. Désirant partir pour les missions, il fut désigné pour le Brésil. Sa famille désolée fit des démarches à Rome pour empêcher son départ. Arrivé à Aix-en-Provence, en septembre 1856, il apprit que son départ était retardé, et qu’il était désigné pour le couvent de cette ville. Sa vie s’écoulait calme et paisible : il prêchait, confessait et priait plus encore. C’est dans la prière qu’il eut le désir de fonder