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histoire des églises et chapelles de lyon

saint Charles Borromée ; au bas : « En mémoire de mon père C. C, 20 janvier 1889 ». Le troisième, saint François de Sales, donné par F. C, en 1889. Il est une particularité intéressante à signaler : sur l’étole que porte le vénérable prélat, on a rappelé d’abord que cet évêque, dans ses voyages à Lyon, ne manquait pas de visiter dévotement le cachot de l’Antiquaille, où, d’après une tradition, saint Pothin et sainte Blandine ont été enfermés. En second lieu, il avait placé sa prédication du Chablais sous la protection de sainte Blandine. Le quatrième représente saint Antoine, ermite ; c’est un don de A. V., en 1891.

La grande nef reçoit abondamment la lumière par seize grandes verrières, simples mosaïques sans sujets. La tribune est éclairée par une rosace rappelant la Sainte-Trinité ; puis, au-dessus, par une large verrière représentant sainte Blandine montant au ciel entre deux anges qui s’apprêtent à la couronner ; tout à côté se trouve l’image de l’église Sainte-Blandine. La chaire est en pierre, à double escalier ; c’est un don de M. le curé Vindry. La cuve est ornée d’un agneau et de deux blasons en relief. Signalons en terminant l’inscription placée contre le pilier de droite et relative à la construction de l’église : « Église commencée en avril 1863, terminée en mai 1869, sous l’administration de M. Merley, curé de cette paroisse. »

ADORATION-RÉPARATRICE

La chapelle de l’Adoration-Réparatrice est un édifice construit avec toutes les ressources de l’art moderne et qui mérite d’attirer l’attention. Avant de l’étudier de près, il importe d’entrer dans quelques détails sur la communauté qu’elle abrite, d’autant plus que cette congrégation, fondée tout récemment, a pris un essor considérable, et que cette chapelle est des plus fréquentées par les Lyonnais.

L’institut de l’Adoration-Réparatrice a été établi par Mlle  Théodelinde Dubouché, qui naquit à Montauban, le 2 mai 1809. Elle fonda, poussée par l’esprit de Dieu, et à la suite de diverses circonstances, le tiers-ordre de la Réparation, le 6 août 1848. Elle fit profession l’année suivante, et reçut, le jour de Pentecôte 1849, le nom de Marie-Thérèse. Bientôt elle se rendit à Lyon, et établit une modeste communauté, dans le quartier Saint-Jean, rue Tramassac, ancien hôtel du baron des Adrets : c’était le 3 janvier 1851.

À la suite de quelle inspiration pensa-t-elle à fonder l’Adoration-Réparatrice ? On ne saurait mieux le dire qu’en lisant les lignes qu’elle a tracées elle-même pour rappeler cet important événement. C’est une page profondément mystique, qui manifeste l’intensité de sa vie intérieure, prête à produire bientôt des fruits de vie active et extérieure.

« Étant à la messe, mon âme fut toute ravie en Dieu. Je ne voyais que son éclatante immensité. Mes facultés intellectuelles n’agissant pas plus que mes sens, j’étais dans un