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lazaristes

Saint-Étienne, prêtres d’un mérite excellent, touchés d’un si saint exemple et pleins d’un zèle semblable s’étaient associés avec Roussier, et tous trois consacrèrent leurs travaux et leurs vies à ces charitables et pénibles exercices. » Loris Bruyas, de Saint-Héand en Forez, archiprêtre de Jarez, après avoir longtemps vaqué en personne aux missions, avait, par un généreux mouvement, fait don, le 20 juin 1642, de la somme de 12.000 livres, et peu après de 7.000 livres « pour être les revenus employés à l’entretien de Journet et Bréas qui vivaient dans une pauvreté évangélique, et à celui d’un troisième missionnaire, et, après eux, à l’entretien d’autres prêtres qui succéderaient. »

Les Lazaristes, au xviiie siècle.

D’autres bienfaiteurs firent des libéralités pour l’œuvre des Missions ; par exemple : Etienne Bouquin, curé de Saint-Ennemond de Saint-Chamond, avait versé la somme de 3.600 livres sous la réserve néanmoins d’une pension de 200 livres sa vie durant ; André Jacquemin, prêtre de Saint-Genest-Malifaux, 1.000 livres sous la réserve de 50 livres de pension sa vie durant ; Mathieu Guyot, obéancier de Saint-Just, celle de 6.500 livres pour la fondation d’une quatrième place de catéchiste missionnaire ; François de Grésolles, seigneur dudit lieu, avec mesdames de Sassenages et de Liergues, celle de 3.000 livres dont le revenu devait être distribué aux pauvres assistant aux catéchismes qui avaient lieu pendant les missions, « desquelles sommes la plus grande partie a été employée en l’acquisition de quelques domaines ruraux et d’une maison, en cette ville, dite du Bouquet. Successivement plusieurs ecclésiastiques savants et vertueux se sont unis avec ces prêtres, ont catéchisé, fait beaucoup de progrès spirituels et attiré les bénédictions du ciel. Ce qui ayant été reconnu, Camille de Neuville, archevêque et comte de Lyon, afin que les missions fussent conduites avec plus d’ordre, de discipline et de fruit, a érigé et établi une communauté, qui a été confirmé par lettres patentes de sa Majesté. » Veut-on savoir pourquoi la communauté s’appela Saint-Michel ? Parce que Camille de Neuville la gratifia des revenus de la cure et de l’église paroissiale Saint-Michel de Lyon et de la chapelle « ou hermitage du mont Dizoure (d’Izore) en Forest. »

Mais revenons à la fusion des deux communautés ; en voici les raisons. « Ledit seigneur archevêque, veillant sur les nécessités de son diocèse, et reconnaissant de plus en plus l’abondance de la moisson et le besoin d’ouvriers, a établi à Lyon une maison des prêtres de la congrégation de la Mission, instituée en ce siècle par le grand serviteur de Dieu Vincent de Paul, de laquelle l’emploi est de vaquer aux missions et à l’instruction des peuples. Cette conformité d’exercices avec ceux des prêtres de Saint-Michel, et la connaissance que toute la France a des succès heureux dont il plaît à Dieu de favoriser