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histoire des églises et chapelles de lyon

munauté Saint-Michel ; ils pourront, quand ils voudront, se retirer et séjourner autant de temps que bon leur semblera, dans la maison des Lazaristes à Lyon. Ceux-ci seront obligés de les recevoir, les nourrir et leur fournir un appartement honnête et commode, lequel, ainsi que les chambres des trois autres catéchistes missionnaires, sera garni principalement des meubles cédés à présent par la communauté Saint-Michel, et ce moyennant quinze sols par jour pour chacun. Messires de Giraud, de Gresolles et Chamtois non plus que Blanc, Baudrand et Groslebois n’entendent pas s’obliger aux règlements de la Mission, mais seulement se conformer aux exercices extérieurs. Il y a donc liberté absolue pour les prêtres de Saint-Michel ; mais d’autre part, au cas où un d’entre eux « ne pourrait s’accommoder à ce genre de vie, ou qu’il en naîtrait quelque inconvénient, il sera libre au supérieur de la Mission de prier lesdits sieurs de se retirer ailleurs, après toutefois que Mgr l’archevêque aura connaissance du motif et approuvé la retraite ». Même dans ce cas les pensions ne pourront être refusées aux sieurs Blanc, Baudrand et Groslebois. Si l’un d’eux venait à se désister ou à renoncer à sa place par acte valable ou par mort, « la maison de la Mission sera tenue de remplir incessamment la place vacante d’un sujet de son corps et de la qualité requise » ; en sorte qu’il y ait toujours trois missionnaires dans le diocèse de Lyon. Après que, par la mort de messire Bouquin, la rente de 200 livres dont est chargée la communauté de Saint-Michel sera éteinte, et que le revenu « de ce qui est cédé et transporté présentement à la Mission vaudra 1.600 livres annuellement », celle-ci sera tenue de fournir et d’entretenir constamment quatre missionnaires avec un frère dans le diocèse de Lyon, sans préjudice des autres missionnaires Lazaristes qu’ils doivent y employer suivant l’acte de leur fondation.

Quant à « l’ermitage du mont Dizoure, à présent régi et occupé par messire Claude de Lestang », prêtre commis à cet effet par la communauté Saint-Michel. Lestang ne pourra être dépossédé sa vie durant, et tant qu’il voudra y demeurer, « il jouira de tous les revenus du lieu, comme ci-devant. Après lui, la maison de la Mission sera obligée d’y tenir un prêtre servant et résidant ». Comme la congrégation des Lazaristes désire n’être chargée d’aucune cure, afin de pouvoir vaquer plus facilement aux exercices de sa règle, on conclut que l’affaire de la cure sera exclue de l’union qu’on veut accomplir, et que celle-ci restera dans le statu quo. Comme marque de gratitude pour les prêtres de Saint-Michel « hommes excellents qui ont commencé, poursuivi, doté et fondé les missions », les Lazaristes chanteront chaque année, dans l’octave des Morts, une messe solennelle, et chaque prêtre récitera une messe basse à leur intention. Enfin les prêtres de Saint-Michel, « tant morts que vivants, seront faits participants des bonnes œuvres et prières de la congrégation de la Mission ». À la fin de l’acte, les deux parties supplient unanimement et humblement Mgr l’archevêque d’agréer cette union ; elles s’en rapportent toutefois à lui pour corriger, modifier les conditions, selon que bon lui semblera, et promettent de se soumettre avec respect à tous ses ordres.

Cet accord était dressé le 23 décembre 1669 ; un mois après, le 25 janvier 1670, Camille de Neuville approuvait l’union des deux maisons ; il en montrait les avantages,