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saint martin d’ainay

est orné de colonnettes avec chapiteaux, dont quelques-unes ont peut-être appartenu à un édifice antérieur. La grande nef, à quatre travées, est séparée des nefs latérales par des arcades reposant sur huit colonnes à chapiteaux dérivés du corinthien. Les murs des nefs latérales sont percés de chaque côté de quatre fenêtres à plein ceintre destinées à éclairer l’église, et, dans les intervalles, décorés de pilastres, coiffés de chapiteaux ornementés de sculptures variées, dont les motifs décoratifs sont des feuilles d’acanthe, des palmiers, des animaux affrontés, tels que lions, biches, enfin l’Arbre de vie, trahissent une influence étrangère. Les nefs se terminent chacune par une absidiole semi-circulaire, voûtée en cul-de-four et ornée de pilastres plus simplement sculptés que ceux de l’abside principale. Les deux travées du chœur destinées à faire communiquer l’abside et les absidioles possèdent des pilastres surmontés de chapiteaux dont les sculptures sont importantes pour l’histoire de l’art. Du côté de l’épître : la tentation d’Adam et d’Ève ; l’Annonciation ; le Christ entouré des quatre animaux symboliques ; du côté de l’évangile : Dieu bénissant l’offrande d’Abel et se détournant de Caïn ; saint Michel terrassant le dragon ; le meurtre d’Abel ; saint Jean-Baptiste annonçant la venue du Sauveur.

Fresque de l’abside d’Ainay, par Hippolyte Flandrin.

Parmi les objets dignes d’attirer l’attention, il importe de signaler la fresque due au pinceau d’Hippolyte Flandrin exécutée en 1855, décorant l’abside. Au centre de la composition, le Christ est debout ; à sa droite, la Vierge lui présente sainte Blandine et sainte Clotilde ; à sa gauche, se trouvent saint Michel, saint Pothin et saint Martin. L’abside est éclairée par trois fenêtres ornées de vitraux récents, inspirés de ceux du xiie siècle ; chacun d’eux est composé de petits sujets en médaillons, tels que Crucifiement, Mise au tombeau, etc. Au milieu de l’abside, le maître-autel commandé spécialement pour Ainay par M. le curé Boue, et exécuté par Poussielgue-Rusand, sur les dessins de Questel, architecte des monuments historiques ; cette œuvre d’art excita l’admiration des visiteurs de l’Exposition universelle de Paris en 1854. Ce maître-autel fut consacré le 8 décembre 1855. De cuivre doré, repoussé, et incrusté, sa facture a été inspirée par le célèbre maître-autel de Bâle, actuellement au musée de Cluny : sous cinq arcades à plein cintre se trouvent le Christ et quatre patriarches : Aaron, Abel, Abraham et Melchisédech. En