Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
histoire des églises et chapelles de lyon

sionnaire diocésain fut secondé, dans cet établissement, par une de ses premières recrues Marie-Victoire Couderc, plus tard en religion sœur Thérèse. Le but était de procurer une retraite aux personnes qui venaient passer quelques jours près du tombeau de saint François Régis pour s’y sanctifier ; on pourrait aussi établir des maisons d’enseignement ; la maison-mère et le noviciat de La Louvesc devaient rester le noyau de la congrégation. La fondation connut, dès son début, le dénuement de Bethléem, et, en 1830, quatre ans avant la mort du fondateur, un Jésuite le P. Deslages, donnant la retraite annuelle aux religieuses, jugea la pauvreté trop absolue. Les sœurs n’avaient point de cellules et leur lit ne se composait que de deux tréteaux avec une paillasse de maïs ; on mangeait du pain de seigle, et la nourriture, des plus communes, était servie dans une faïence brune très grossière.

Chapelle des religieuses de la Retraite.

En 1838, la supérieure générale sœur Thérèse Couderc dut céder sa charge à une autre religieuse, et vécut dès lors dans l’effacement le plus complet jusqu’au seuil de l’extrême vieillesse ; retirée à trente-trois ans, elle mourut octogénaire en 1885, et ne vit que bien tardivement la société tout entière, que des mains imprudentes avaient trop longtemps dirigée, se retourner vers elle dans un mouvement de vénération unanime. Sa démission inaugura pour le Cénacle une période pleine de souffrances et de périls ; elle prit fin avec l’épiscopat de Mgr Guibert, futur archevêque de Paris, qui la sauva du schisme, de la mort peut-être, en la ramenant d’autorité à son organisation antérieure et légitime. L’ère des difficultés intérieures close, le Cénacle pacifié s’étendit, après que ses constitutions eurent reçu de l’église une première approbation canonique. Le 10 mars 1857, Mgr Guibert transférait à l’archevêque de Paris son titre et ses droits de supérieur du Cénacle ; dès lors l’institut transporta sa maison-mère et son noviciat dans la rue du Regard à Paris. À dater de cette époque on peut appliquer à la communauté ce mot prononcé à propos d’une supérieure générale : elle fut extraordinaire à force d’être ordinaire. A partir de 1877 le mouvement de propagation s’accéléra et s’étendit en Italie, en Angleterre, en Belgique, en Suisse et jusqu’en Amérique, où quelqu’un disait à l’une des religieuses nouvellement débarquées de France : « Nous autres, Américains, nous connaissons une neuvième béatitude, qui est de rendre service. » On fit mieux que le dire, on le prouva.

Disons un mot des règles de l’institut qui fut approuvé solennellement par le Saint-Siège