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petites-sœurs de l’assomption

Frère Bourgeois, l’introduisit et avec lui dix-neuf autres religieux parmi lesquels le frère Tisserand. Le roi se déclara en outre, ainsi qu’Anne de Bretagne, « fondateur et protecteur de la maison », qu’il enrichit de privilèges ; c’est ainsi qu’il permit à ses « chers féaux moines d’Observance restreinte — c’est-à-dire de la stricte observance — d’avoir en propriété trois bateaux sur la Saône pour venir aux approvisionnements de blé, vin, bois, légumes et autres denrées ; enfin il chargea le sénéchal de Lyon et Claude le Charron de continuer la construction et de payer des deniers royaux, les prix faits des ouvriers ».

Deux ans après, en 1496, « le couvent fut du tout parachevé et rendu si parfait que ce fut un des mieux troussés de la province et doit méritoirement être appelé de fondation royale, car l’église est des plus allègres, bien claire et industrieusement rentée ».

Louis XIII renouvela, en 1612, tous les privilèges des Observants de Lyon. Leur chapelle qui passait pour un beau monument de Lyon, traversa les jours les plus mauvais de la Révolution et ne fut détruite qu’en plein xixe siècle, sur le conseil, dit-on, de M. Catlet, curé de Saint-Paul, qui craignait qu’on en fît une paroisse, ce qui aurait diminué la sienne. Elle a été remplacée par la petite chapelle dite de l’Observance, située près de l’École vétérinaire et dont nous donnons une vue.

PETITES-SŒURS DE L’ASSOMPTION

Les Petites-Sœurs de l’Assomption s’intitulent gardes-malades des pauvres à domicile. Elles suivent la règle de saint Augustin et ont été fondées en 1865, par le Père Pernet, religieux Augustin de l’Assomption. Leur but est, en même temps que leur sanctification personnelle par la vie religieuse, la régénération chrétienne de la famille de l’ouvrier. Leur moyen d’action est de soigner exclusivement et gratuitement, à domicile, les pauvres et les ouvriers quand ils sont malades.

Par une bénédiction particulière de Dieu, les fruits de cette mission sont devenus multiples et variés ; chaque jour apporte son contingent, non seulement de malades soignés, mais aussi de baptêmes d’adultes et d’enfants, de premières communions et d’abjurations préparées, de mariages réhabilités, de réconciliations. Enfin l’œuvre de la fraternité de Notre-Dame de l’Assomption et celle des filles de Sainte-Monique, en groupant autour des religieuses, les pères et mères de famille, permettent de continuer et de développer dans la famille de l’ouvrier le bien commencé à l’heure de la maladie.

Les Petites-Sœurs se font aider dans leur apostolat par des dames du monde dites dames servantes des pauvres, et par des hommes du monde appelés décurions qui patronnent l’ouvrier. La congrégation compte aujourd’hui 500 sujets répartis dans quarante-deux maisons, savoir : à Paris, la maison mère, 57, rue Violet, avec neuf succursales dans le diocèse de Paris ; les établissements de Sèvres, Creil, Lyon-Guillotière, Lyon-Croix-