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histoire des églises et chapelles de lyon

donna ses deux premiers évêques, saint Pothin et saint Irénée. Le premier curé fui un prêtre constitutionnel, François Rozier, agronome distingué, dont s’honore notre ville. Durant le siège, une bombe, lancée des Brotteaux, tomba sur la maison de l’Oratoire qu’il habitait et il fut écrasé dans son lit pendant la nuit du 28 au 29 septembre 1793. Il fut inhumé dans l’église et aucune inscription ne signale l’endroit où repose notre compatriote.

Après le Concordat, le cardinal Fesch mit à Saint-Polycarpe M. Horelli, ancien missionnaire de la congrégation des Joséphistes ou Crétenistes de Lyon, déjà âgé de 73 ans. En 1803, on fit une nouvelle délimitation, qui n’a pas sensiblement changé. Le successeur de M. Borelli fut, en 1818, M. Guichardot, qui se hâta de faire demander, par son conseil de fabrique, à la municipalité, une sacristie et un presbytère. Il ne fut satisfait à cette juste requête que sous l’administration de M. Gourdiat, en 1820. Depuis 1830 surtout, la population s’accrut considérablement ; en 1852, les travaux de décoration intérieure furent poussés avec activité et succès, sous la direction de M. Desjardins architecte. M. Donnel, chargé de l’ornementation, difficile d’un vaisseau aussi lourd, s’en acquitta avec un rare bonheur. La peinture de la coupole notamment ne laisse rien à désirer et pour l’effet et pour la composition. Que sont devenues les œuvres d’art louées par Clapasson ; la plupart heureusement sont encore conservées.

L’abbé Rozier, curé de Saint-Polycarpe.

L’autel, qui orne présentement la chapelle du Calvaire, est le maître-autel décrit par Clapasson. Les statues de saint Joseph et de la sainte Vierge qui l’entouraient au temps des Oratoriens subsistent encore, au fond du sanctuaire de chaque côté du maître-autel. Le tabernacle loué par l’auteur de la Description de Lyon n existe plus ; l’un des tableaux cintrés qu’il mentionne se voit dans la basse-nef de gauche, en entrant, au-dessus d’un petit confessionnal. De l’ancienne chapelle où était la statue du Christ agonisant, il ne reste que le retable en marbre de couleur ; elle a été restaurée totalement et est aujourd’hui la quatrième à gauche. Quant à la statue du Christ agonisant qui était fort belle, et dont plusieurs Lyonnais se souviennent encore, elle a disparu et a été remplacée par la statue en marbre blanc de saint François-Xavier, patron de la Propagation de la foi.

La chapelle où se trouve maintenant saint François-Régis, c’est-à-dire la quatrième à droite, était, avant 1832, dédiée à la Sainte Vierge et à Saint-Louis sous les Oratoriens, de qui date le retable ainsi que celui qui y fait face. L’autel est une ravissante composition tout à fait en dehors des données vulgaires, il rappelle le fameux sarcophage gallo-romain qui sert de maître-autel dans la cathédrale de Clermont et même il le rappelle en mieux, car s’il en retrace la magnifique ordonnance, il n’en reproduit pas les imperfections où se trahit une époque de transition, sinon de décadence. Au milieu du devant d’autel, la Vierge reçoit les hommages de douze vierges, parmi lesquelles les saintes Catherine, Blandine, Geneviève, Cécile, Thérèse, chacune portant ses attributs ou les insignes de son