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histoire des églises et chapelles de lyon

gieuses Sainte-Élisabeth de Bellecour. Celles-ci obtinrent la permission de l’archevêque et du prévôt des marchands. Mais les Pères Minimes, qui étaient mur mitoyen, se pourvurent en cour du parlement de Paris, et obtinrent un arrêt, le 21 novembre 1054, en vertu duquel ils assignèrent les religieuses en vue de l’opposition qu’ils formaient à l’établissement.

Chapelle des religieuses Sainte-Élisabeth à la Croix-Rousse.

Sur cette assignation les parties se présentèrent, plaidèrent longuement, et enfin intervint, le 21 août 1635, un arrêt contradictoire, par lequel la cour permit aux religieuses de construire, en leur enjoignant pourtant de laisser quatre pieds de séparation entre le mur qui serait édifié du côté des Minimes. Les sœurs firent procéder, le 6 septembre suivant, par devant le lieutenant général en la sénéchaussée, à l’alignement par les experts pris d’office, et en présence des Pères Minimes. Sœur Françoise de la Trinité et douze autres religieuses s’installèrent le même jour dans la maison, firent célébrer la messe dans la chapelle, puis on travailla activement à la construction du mur de séparation du couvent des Minimes avec le clos des sœurs. Les révérends pères ne désarmèrent pas et menacèrent d’un nouveau procès. C’est pourquoi on songea à une transaction. Les religieuses s’assemblèrent : elles se nommaient Françoise de la Trinité, supérieure ; Angélique de la Mère de Dieu, vicaire ; Agnès-Marguerite du Saint-Esprit et Marguerite du Saint-Sacrement, discrètes. Pendant ce temps les Minimes tenaient également conseil ; on y voyait : André Henry, correcteur du couvent, Laurent Pianello et Gaspard Sève, procureur. Les sœurs s’engagèrent à céder aux Pères la maison et le fonds acquis par Duchier à Émeric François de Sirodes et demoiselle Oyssel sa mère, par le contrat du 5 février 1634 et remis par Duchier aux religieuses de Bellecour, par acte du 12 mars 1654, enfin cédé par les sœurs de Bellecour à celles de Saint-Just par contrat du 12 octobre 1653. La