Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
339
franciscaines de calais

personnes dont les unes avaient déjà fait abjuration, les autres venues pour se faire instruire en la religion catholique et renoncer à la religion protestante ».

Inutile de dire que la maison de la Propagation de la foi a disparu à la Révolution avec tant d’autres œuvres. Son utilité d’ailleurs était devenue moins urgente qu’au xviie siècle. Les écrits apologétiques des théologiens comme le chanoine Chervet, et les œuvres d’apostolat font actuellement à la cause catholique autant peut-être de recrues que l’ancienne maison de la Propagation de la foi.

CAMILLIENS

La congrégation des religieux Camilliens fut fondée à Rome par saint Camille de Lellis. Celui-ci, après avoir été capucin, comprit que la Providence lui destinait une autre vocation. Il s’engagea dans l’hôpital de Rome établi pour le soin des incurables et en devint même le directeur. À l’âge de trente-deux ans, sentant l’insuffisance de ses études, il ne craignit pas de se remettre aux premiers éléments des sciences. Lorsqu’il fut prêtre, il fonda l’ordre des Ministres des infirmes. Les religieux s’engageaient par vœux à soigner les malades et même les pestiférés. Il mourut en 1614 après avoir répandu sa congrégation dans de très nombreux hôpitaux. La maison de Lyon, située chemin de Francheville, fut établie en 1873. La chapelle est de style roman, à une seule nef, avec, au fond, une chapelle annexe. Dans le chœur se trouvent trois statues : au milieu la Sainte Vierge, à droite saint Camille et à gauche saint Joseph. Le chœur est également orné de deux tableaux : à droite, saint Camille soignant un malade, à gauche, le digne fondateur dans la gloire. Dans la nef on a placé deux statues : sainte Thérèse et le Sacré-Cœur. Au fond de l’église, dans la chapelle annexe dont on a parlé, se voient deux tableaux : l’un ancien et poussé au noir représente une scène de martyre ; le second rappelle une scène de la vie de saint Camille, lorsque, étant jeune, il fut fait prisonnier par des ennemis et miraculeusement délivré par la Vierge Marie.

FRANCISCAINES DE CALAIS

Les Franciscaines dites de Calais datent de plusieurs siècles, certains de leurs couvents ont été fondés au xive et au xve siècle. De tout temps, les sœurs se sont dévouées au soulagement des misères dans les hôpitaux, en temps d’épidémie, et sur le champ de bataille.

En 1867, on leur dépeignit la misère qui régnait dans le quartier des Brotteaux, à Lyon. On leur fit vivement sentir le besoin qu’il y avait de religieuses dévouées pour secourir les pauvres Allemandes, qui, venues de loin pour se placer, se perdaient parfois avant d’avoir pu trouver un travail convenable. Quatre sœurs arrivèrent à Lyon avec la