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histoire des églises et chapelles de lyon

740 mètres de superficie, pour y bâtir la nouvelle église. Les travaux de construction occupèrent les derniers mois de l’année 1850. Le dimanche des Rameaux, 13 avril 1851, avait lieu la bénédiction solennelle de l’église Saint-Augustin par l’abbé Callot, prêtre-missionnaire de la maison des Chartreux, délégué par le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, et qui, plus tard, premier curé du Bon-Pasteur, mourut évêque d’Oran. Un nombreux concours de fidèles, dit le procès-verbal, assistaient à cette cérémonie d’inauguration de leur nouvelle paroisse à laquelle un décret du président de la République, daté du 25 février 1851, avait conféré l’existence légale et assigné ses limites. Ce vocable de Saint-Augustin ne lui fut pas donné sans motifs. Outre que c’était un hommage au grand évêque d’Hippone, à l’illustre docteur auquel aucune église n’était encore dédiée dans le diocèse de Lyon, il devait garder la mémoire des Pères Augustins Réformés qui avaient assuré les secours religieux aux habitants de la Croix-Rousse jusqu’à la Révolution.

Un chemin de la croix fut bénit le 18 avril, jour du Vendredi-Saint, par M. Callol, chargé des fonctions curiales jusqu’à la nomination d’un titulaire. Celui qu’on voit aujourd’hui est l’œuvre de Mlle Savy.

Ce fut le dimanche de Quasimodo. 27 avril, qu’eut lieu l’installation du premier curé de Saint-Augustin, M. l’abbé Jean-Claude Parrel, né en 1810, desservant de Ragnols depuis 1844. La cérémonie fut présidée par M. Antoine Bissardon, supérieur des Missionnaires de Lyon, assisté des abbés Callot, Peytel et Vacaneo.

Quant au Conseil de fabrique, il se constitua le 3 juillet suivant, en présence du nouveau curé et de M. Cabias, maire de la Croix-Rousse, membres de droit. Il se composait de MM. Fournel, Jourdan, Hugues, Mouchel, Sarsay, désignés par l’autorité diocésaine, et de MM. Auberthier, Maurier, Chaslaing et Ancel-Roi nommés par arrêté préfectoral. Sa première réunion eut lieu le dimanche 6 juillet. Le Conseil tint d’abord à payer un juste tribut d’éloges à la Commission nommée par les habitants « pour le zèle qu’elle a déployé dans la tâche difficile de la fondation de la paroisse et de la construction de l’église ». Puis il constata que la dette créée tant par l’achat du terrain que par les travaux de construction s’élevait à la somme de 20.050 francs.

Voici donc la paroisse constituée, mais elle aura à compter longtemps encore avec les difficultés budgétaires. Les paroissiens, en grande majorité ouvriers tisseurs, ne pouvaient apporter un concours efficace. Ils avaient participé avec empressement aux souscriptions de la première heure, mais qui n’avaient pas donné ce qu’on espérait. Le Conseil de fabrique adressa donc, en juillet 1853, des demandes de secours à la Chambre de commerce, ainsi qu’à MM. les fabricants de soieries ; elles restèrent sans succès. Les sollicitations aux subventions de l’État ne furent pas plus heureuses ; aussi le Conseil de fabrique, découragé, démissionne-t-il le 7 janvier 1855. Le nouveau Conseil, installé le 6 juin, était formé de MM. Chaslaing, Hugues, Fonlbonne, Vaesen, Mille, Darit, Dimbert, Compart et Reverchon.

À force de démarches, on parvint à obtenir de la municipalité une subvention de six mille francs imputable sur l’exercice 1863. La lettre du préfet qui l’annonce laisse même espérer la continuation d’une subvention sur les exercices suivants. Entre temps, la situa-