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saint-bonaventure

d’Alexandre Vil (28 novembre 1661 et 4 juin 1664), un de Clément IX (8 novembre 1669) accordaient aux associées de nombreuses indulgences et, sous Clément X, le 25 avril 1675, elles furent agrégées à la confrérie de Notre-Dame du Porche, ou de la Consolation, à Sainte-Marie-Majeure. J’avoue regretter que ces traditions, brisées par l’anéantissement de la communauté franciscaine, n’aient pas été rétablies ; il n’est guère admissible qu’un excès de pudeur, introduit dans les mots plus qu’imposé par les choses, arrête l’élan du cœur et de la piété, lorsque les alarmes sont les plus vives et la foi le plus nécessaire.

Enfin dans la chapelle extrême de ce collatéral gauche, nous trouvons, pour titulaires, saint François d’Assise et saint Louis ; les huissiers et les sergents royaux en disposent, sans doute, parce que le roi de France « fut un bon sergent de Dieu ».

Les colonnes des travées, comme nous l’avons dit, avaient également un autel et deux autres étaient adossés à la barrière d’entrée du chœur. Ceux-ci étaient consacrés à sainte Anne, pour les veuves, et à saint Claude pour les tourneurs ; dans la nef, il y avait, au levant, saint Crépin, pour les savetiers ; saint Éloi, pour les maréchaux ; sainte Barbe, pour les apoplectiques ; sainte Marguerite, pour les femmes enceintes ; encore saint Éloi, pour les charretiers, rouliers et voituriers par terre ; à l’occident, le Sacré-Cœur, érigé en 1721 ; saint Antoine, le solitaire d’Égypte, pour les tripiers et vendeurs de langues ; saint Christophe, pour les porte-faix elles gagne-deniers ; saint André, pour les éguilletiers, bourciers et alaigniers ; l’Ascension, pour les maîtres-ouvriers en fer-blanc, saintSixte, pour les taverniers et les vinaigriers. Enfin, l’autel majeur, d’une hauteur de plus de 50 pieds, dont nous renonçons à détailler l’ornementation, les six grosses colonnes torses, cannelées aux deux tiers et le reste couvert de ceps de vigne grimpante, le tabernacle agrémenté de deux niches, pour l’exposition du Saint-Sacrement, de figurines en bois doré et de glaces, « un des plus accomplis qui se voient », était utilisé par les potiers d’étain, sous l’égide de saint Fortunat, les compagnons imprimeurs, clients de saint Jean Porte Latine, les ouvriers en bas de soie, de saint Michel, les frangiers, de saint François ; on y invoquait aussi pour les agonisants saint Claude, cet ancien évêque de Besançon, abbé de Condat. En dehors du temple, si la tâche n’était pas réservée à un de nos plus distingués collaborateurs, nous aurions à signaler, dans l’enclos, les Confalons et Notre-Dame de Bon-Rencontre. La notice des Confalons sera en post-scriptum de la nôtre ; pour le second oratoire, qui réclame un historien, on n’a pas perdu le contrat de sa fondation, datée du 13 juin 1588 ; ses dimensions étaient modestes, son architecture n’avait rien d’ambitieux ; il s’élevait à l’angle sud-ouest du jardin claustral ; jadis ce carrefour des rues du Port-Charlet et de Grôlée, était si mal famé, si peu sûr, qu’on avait pratiqué une niche dans la muraille et qu’on y avait installé une image de la Mère de Dieu, afin d’inspirer confiance aux passants attardés, et quelque crainte aux détrousseurs de bourse ; les religieux en avaient accepté la desservance ; chaque samedi, on y récitait les litanies de la Sainte Vierge et, les vendredis de carême, on y chantait un Stabat ; les fêtes de Pentecôte étaient solennisées, comme les plus importantes de la liturgie, elles se prolongeaient pendant trois jours et se terminaient par une procession à Saint-Roch de la Quarantaine. Le 3 janvier, les capitaines pennons du quartier élisaient les courriers ou administrateurs laïcs. On frappait, à ce nom, des médailles, pour