minaient son calme visage. « Ma police est bien faite : je suis au courant de tout. Vous permettez ? » ajouta-t-il en s’approchant du bol qui l’attendait sur la table.
— « Au courant ? Est-ce que vous auriez déjà vu… ? »
L’abbé buvait son lait, à petites gorgées :
— « J’ai su dès hier matin l’état d’Astier, par la duchesse. Mais je n’ai appris qu’hier soir le retrait de votre adversaire. »
— « L’état d’Astier ? Est-ce que… Je ne comprends pas. Je ne sais rien, moi. »
— « Pas possible ? » fit l’abbé. « C’est à moi qu’est réservé le plaisir de vous apprendre la bonne nouvelle ? » Il prit un temps. « Eh bien, le vieux père Astier vient d’avoir une quatrième attaque : cette fois, le pauvre homme est perdu. Alors, le Doyen, qui n’est pas un sot, se retire, et vous laisse seul candidat aux Sciences Morales. »
— « Le Doyen… se retire ? » balbutia M. Thibault. « Mais pourquoi ? »
— « Parce qu’il a réfléchi qu’un Doyen de la Faculté des Lettres sera mieux à sa place aux Inscriptions, et qu’il préfère attendre quelques semaines un fauteuil qui