Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/52

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latin ? » demanda-t-il, tandis qu’un sourire moqueur s’attardait sur son visage.

Ce fut M. Faîsme qui répondit.

— « J’ai peut-être tort de le dire devant lui », fit-il, en feignant d’hésiter et en clignant des yeux vers Jacques. « Cependant il faut reconnaître que son professeur est satisfait de son application. Nous travaillons nos huit heures par jour », continua-t-il plus sérieusement. Il alla vers le tableau noir accroché au mur, et, tout en parlant, le redressa. « Mais cela ne nous empêche pas de faire chaque jour, quel que soit le temps, — M. votre père y tient beaucoup —, une grande marche de deux heures, avec Arthur. Ils ont de bonnes jambes l’un et l’autre, je les laisse libres de varier les itinéraires. Avec le vieux Léon, c’était autre chose ; je crois qu’ils ne faisaient pas beaucoup de chemin ; en revanche, ils faisaient la cueillette des simples, le long des haies. Pas vrai ? Il faut vous dire que le père Léon a été garçon pharmacien dans son jeune temps et qu’il connaît un tas de plantes avec leurs noms latins. C’était très instructif. Mais je préfère leur voir faire de longues randonnées dans la campagne, c’est meilleur pour la santé. »