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cette région, parut devoir acquérir une certaine importance à la suite du transfert de la capitale du Bengale de Dacca à Moxoudabad. Cassimbazar était dans son voisinage immédiat. Différents motifs, notamment l’éloignement de Chandernagor, empêchèrent la loge de prospérer, et en 1719 l’ancienne Compagnie avait résolu, sinon de l’abandonner complètement, du moins de la confier à un zemindar ou fermier indien, qui la gérerait avec un écrivain et deux pions. Ce projet, longtemps différé, allait recevoir son exécution lorsque survint l’incident Malescot dont nous parlerons plus loin. Il ne parut pas convenable de paraître prendre la fuite et, après Malescot, le Conseil de Chandernagor envoya Pigeon.

Une des raisons qui faisaient désirer l’abandon de la loge était l’instabilité du cours du fleuve, qui déplaçait souvent les terres d’une rive à l’autre. L’ingénieur Deidier[1], envoyé en 1728 pour reconnaître les lieux, estima qu’on pourrait empêcher l’érosion du fleuve par un piloti et un mur de protection, dont le coût fut évalué 6.000 roupies. Suivant les projets de Deidier, le Conseil supérieur envoya en 1729 un de ses employés nommé Lavabre pour exécuter les travaux. Lavabre, après quelques essais, déclara qu’ils dépasseraient de beaucoup les devis prévus et seraient inopérants. Il n’y avait qu’à laisser la nature maîtresse du terrain et abandonner la loge à sa destinée.

  1. Deidier, arrivé dans l’Inde en 1725, avait pris une grande part à l’expédition de Mahé où il s’était distingué. Après la prise de cette ville, il était resté à la côte malabare jusqu’en 1727 pour y diriger les travaux de fortification de notre nouvelle possession. À son retour à Pondichéry, il fut envoyé en mission au Bengale. Cette mission terminée, il rentra en France.