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ment son commerce et l’expédition de ses vaisseaux dans l’Inde. Les affaires ne reprirent guère que sous la Régence. La Compagnie obtint le 7 mai 1718 du Grand Mogol lui-même, par l’intermédiaire d’un médecin français, nommé Martin, résidant à Delhi, un firman confirmant le paravana de 1693, mais réduisant toutefois les droits de douane à 2 ½ %. Cet acte fut à son tour rendu exécutoire par un paravana du nabab du 9 janvier 1720.

L’inexécution par nous d’une des conditions de ce paravana nous créa les plus sérieuses difficultés. Nous avions promis de payer 40.000 roupies au Grand Mogol. Les retards un peu volontaires que nous apportâmes à l’exécution de cette promesse ne tardèrent pas à nous attirer plusieurs tracasseries dont il nous fut impossible de nous plaindre comme nous l’aurions dû. À la fin de 1728, un incident plus grave surgit. Les officiers du nabab, — par ordre ou spontanément, nul ne le sait — firent à notre agent à Cassimbazar, un nommé Malescot, une insulte dont nous ne connaissons pas la nature, mais qui dut être assez vive, puisque le Conseil supérieur, l’appréciant quelques mois plus tard, estima que le Conseil de Chandernagor aurait dû, par manière de représailles, arrêter les bateaux maures passant en vue de Chandernagor et les retenir jusqu’à ce que le nabab nous eut accordé une réparation honorable.

C’étaient de graves mesures ; de la Blanchetière ne les avait pas envisagées. Loin d’agir avec décision, il envoya pour parlementer avec le nabab, ou plutôt ses officiers, un nommé Lempereur, qui se conduisit avec une telle faiblesse qu’il fallut le désavouer publiquement et le congédier du service. Pour montrer que nous n’étions pas d’humeur à nous laisser traiter comme des sujets, Lenoir décida de renvoyer Malescot à Cassimbazar avec