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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/125

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une force de quarante hommes (28 février 1729). Afin de ne pas diminuer la garnison de Chandernagor, réduite alors à quarante-six hommes, ce renfort fut envoyé de Pondichéry, pour être mis à la libre disposition du Conseil de Chandernagor. « Étant sur les lieux, écrivait le même jour le Conseil supérieur, et sachant mieux que nous la façon dont les nations se font rendre justice lorsqu’elles sont insultées, nous vous laissons les maîtres d’agir suivant que les circonstances le demandent, sans attendre nos ordres ; nous approuvons ce que vous ferez. »

Guillaudeu qui administrait nos établissements depuis la mort de la Blanchetière, ne fut pas d’avis d’envoyer une force aussi nombreuse, qui en cas de résistance à nos réclamations eut été encore impuissante, il pensa que douze hommes et un sergent suffiraient pour appuyer une mission, qui fut confiée au conseiller de la Croix. Lenoir pensa tout de suite qu’elle n’aboutirait pas ; de la Croix revint, en effet, à Chandernagor le 1er octobre sans même avoir obtenu une audience du nabab.

En cette occurrence, le Conseil Supérieur crut devoir reprendre les négociations pour son propre compte, et le 28 février 1730, il fit demander, par l’intermédiaire d’un notable bengali de Mourchidabad, nommé Alemchend, si le nabab ne consentirait pas à recevoir un nouvel envoyé de Chandernagor pour lui remettre une lettre personnelle du gouverneur. Dans ce cas, l’envoyé partirait avec peu de monde, mais avec des présents convenables. S’il ne réussissait pas dans sa mission, on le rappellerait et on attendrait d’avoir des forces suffisantes pour arrêter les vaisseaux des Maures. « Cette affaire, disait Lenoir, a fait trop de bruit pour que nous restions dans l’inaction jusqu’à ce que nous ayons eu une réponse favorable du nabab. »