venger une insulte, qui avait pour principe un commerce particulier, on interrompît son commerce d’Europe, en retenant quelques-uns de ses vaisseaux aux Indes. Puisqu’aussi bien la dette n’était pas contestable, autant valait l’acquitter. On aviserait ensuite au sort à réservera la loge de Cassimbazar et déjà l’on entrevoyait qu’on en retirerait le personnel européen et qu’on la laisserait à la garde de deux pions et d’un écrivain, comme au temps de l’ancienne Compagnie (lettre du 9 novembre).
Dirois se rendit en effet à Cassimbazar en janvier ou février 1731 pour fermer la loge ; mais auparavant il dut payer au nabab une somme de 6.000 roupies, comme condition du départ de Pigeon. S’occupa-t-il également de l’affaire Malescot ? nous l’ignorons. Quoi qu’il en soit, il ne fut pas question de la dette des 40.000 roupies et Lenoir lui-même, si soucieux de se libérer quelques semaines auparavant, ne vit aucun inconvénient à attendre une nouvelle réclamation.
4. Les Anglais et les Hollandais. — La Compagnie d’Ostende.
Lorsque Dupleix arriva à Chandernagor, nous n’avions en réalité obtenu satisfaction ni pour l’insulte Malescot ni pour l’affaire Pigeon.
Mais comment faire acte d’autorité dans un pays aussi vaste que le Bengale sans autre base que deux ou trois comptoirs sans défense ? Il nous eut fallu l’appui des Anglais et des Hollandais, aussi peu favorisés que nous par le nabab ; en lui opposant un front commun, on eut peut-être réduit ses exigences. Il est possible aussi qu’on les eut aggravées ; alors c’eut été l’abandon du Bengale ; la prudence commandait de ne pas courir ce risque. Le nabab savait au fond jusqu’où pouvaient aller ses caprices