Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/147

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que frère Louis ni ce dernier ne l’auront point, il viendra un troisième qui l’emportera. Frère Cosme a toujours la face blême, les chaleurs pourront le remettre. Ce sont tous les frères et sœurs qui nous restent. Nous attendons les autres avec impatience pour recommencer les chapitres, afin de remettre les statuts en vigueur, car je me doute bien qu’il y aura eu de grands relâchements de la part des frères ; en tout cas je salue toujours ceux qui sont avec vous et j’ai préparé le plus beau bene qui fut jamais pour le temps de votre heureuse arrivée, que je souhaite et attends avec impatience[1]. »

Nous ne savons combien de temps dura cette confrérie sous la forme que lui avait donnée Dupleix, mais il n’en est plus question après 1735 et nous supposons qu’elle avait disparu, pour laisser seulement subsister entre ses membres les relations ordinaires de la vie. Les d’Arboulin et les Aumont, pour ne parler que de ceux-là, restèrent jusqu’au dernier jour dans son intimité et ne cessèrent pas de faire pour ainsi dire partie de sa maison. Dupleix avait pour eux et surtout pour Aumont une estime particulière. Lorsque ce dernier mourut à Bassora en 1738, il le regretta avec une sincère émotion.

En dehors de ces amis qui habitaient tous Chandernagor, Dupleix entretenait par lettre des relations cordiales avec divers personnages qu’il avait connus à Pondichéry et que les hasards de l’existence avaient ensuite dispersés. De ce nombre étaient Trémisot, directeur à Mahé et Dulaurens, resté conseiller au chef-lieu. Dupleix leur écrivait sur le ton d’une aimable confiance en les traitant de « compères », mot fort usité au xviiie siècle. Il n’hésitait jamais à leur rendre tous les services en son pouvoir. Il était plus rude d’allure avec les autres conseil-

  1. Ars. 4747, p. 76.