Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/191

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signature par Martin, le médecin de Ferocksir, qui l’avait obtenu, mais ils ne pouvaient le prouver ; ils n’avaient jamais eu le document entre les mains et, invités à fournir des précisions, ils n’étaient plus sûrs de rien. Nous prétendions au contraire n’avoir jamais reçu le firman, et par conséquent n’être pas tenus de payer la somme qu’on nous réclamait. La vérité était du côté des Maures, il n’est que juste de le reconnaître ; mais dans l’impossibilité de justifier leur créance, ils durent s’en rapporter à nos déclarations. Et puis qu’importait au nabab que nous payons ou non, puisque c’était le Mogol seul qui devait encaisser les 40.000 roupies ?

Il consentit donc, après maints pourparlers, à nous promettre son propre paravana, qui nous garantirait comme par le passé le privilège de ne payer que 2 ½ pour cent de droits sur les marchandises, et il fut entendu que, quand le firman du Mogol serait arrivé, nous paierions en différents termes les 40.000 roupies convenues. Dupleix comptait bien sur l’indifférence du nabab pour ne pas faire venir le firman et se trouver ainsi lui-même dégagé, sinon de toute dette, du moins de tout paiement. Lorsque ces divers points furent réglés, le nabab accorda à nos délégués une audience solennelle dans son palais de Mourchidabad. L’entrevue se passa avec le cérémonial d’usage ; on échangea des compliments et des cadeaux et l’on se sépara avec la conviction mutuelle de n’avoir pas perdu son temps. Le nabab avait obtenu l’argent qu’il désirait et les délégués français avaient assuré le chargement de nos navires pour l’Europe.


Lorsque la Compagnie eut connaissance de ces incidents, il lui parut utile de tracer à Dupleix une ligne de conduite générale, d’autant que le plus parfait accord ne