Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/202

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rable, puis il envisagea avec elle les conséquences de l’incident.

Les Maures n’avaient évidemment plus aucun ménagement pour les Européens : non seulement ils ne tenaient aucun compte de leurs représentations, mais ils affectaient ouvertement de les mépriser et les condamnaient toujours sans les entendre. La moindre plainte contre leurs ouquils ou serviteurs était écoutée avec bienveillance ; parfois même on provoquait des dénonciations intéressées. Il était temps de les rappeler aux convenances. Dupleix suggéra à cet égard à la Compagnie un projet que nous n’avons pas retrouvé et dont il demandait qu’on lui confiât l’exécution (lettre du 6 janvier 1739). Peut-être renouvelait-il en l’aggravant la proposition qu’il avait faite en 1732 de faire une démonstration militaire et d’arrêter les vaisseaux maures dans le Gange ; mais si le projet nous manque, nous avons du moins une lettre adressée à Dumas le 4 avril 1739 et dans laquelle Dupleix exprime nettement son opinion sur la façon de se comporter désormais avec les Maures. Il n’est pas inutile pour la compréhension de cette lettre de dire par avance qu’en ce même moment Nadir Cha s’emparait de Delhi et démontrait à l’Inde tout entière la faiblesse et l’impuissance de l’empire mogol et du même coup celle de tous les princes indiens.

Nous avons déjà cité et nous citerons encore beaucoup d’extraits de lettres de Dupleix sans demander pour elles une attention particulière ; il nous semble que celle-ci mérite plus qu’une simple mention. On y trouvera, du moins nous le pensons, autre chose qu’une simple critique de la politique des Maures, on y verra que Dupleix avait réellement envisagé les moyens de réagir contre elle et les motifs qui l’en avaient empêché. La divination