Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/213

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8 juillet). Celui-ci répondit que si le gouvernement était assez tyrannique pour exiger de nous des sommes considérables, il fallait refuser de les payer jusqu’à ce qu’on ne pût se dispenser de les donner sans exposer la Compagnie à perdre ses comptoirs et à subir par conséquent un dommage plus considérable que la somme exigée.

Les pourparlers duraient encore que Safras Khan disparaissait de la scène politique. Son renversement ne fut que l’affaire d’un moment ; il fut tué dans un combat et Aliverdi Khan prit sa place sur le trône, sans soulever les protestations du Mogol, qui lui donna quelque temps après l’investiture régulière. Il réprima sans peine des soulèvements qui se produisirent en diverses provinces et notamment à Catec et à Balassore et sa dynastie parut assurée du lendemain.

Dupleix n’avait pas pour ce souverain non plus que pour son frère Agy Hamet une très haute estime et avait encore en lui moins de confiance ; mais comme il quitta le Bengale quelque temps après pour devenir gouverneur de Pondichéry, il eut peu de rapports avec le nouveau nabab. Dupleix trouva au contraire en ces derniers jours l’occasion de recueillir avec les Maures quelques satisfactions personnelles.

Au moment de l’invasion de Nadir Cha, de Volton s’était offert pour faire confirmer nos privilèges par le nouveau souverain, en usant de diverses influences qu’il prétendait avoir à Delhi. Le départ inattendu du roi de Perse avait arrêté tous les pourparlers. Volton qui tenait à jouer un rôle utile à la Nation, sans doute pour racheter des fautes passées, imagina alors de proposer à Dupleix le titre de mansebdar pour les chefs français de