Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est embryonnaire, on éprouve les plus grandes difficultés à tirer parti de la main-d’œuvre, le commerce trouvait un appui solide dans la puissante et antique hiérarchie de l’Inde brahmanique.

Cette hiérarchie avait survécu à toutes les révolutions et elles furent nombreuses. Autant qu’on peut remonter dans la nuit des temps et trouver quelques indications précises dans les Védas et le Mahabaratha, on ne rencontre nulle part de stabilité nationale de longue durée. Les états se forment et se déforment avec une grande rapidité, comme si le sentiment populaire était indifférent à ces changements, qui laissaient toujours la multitude écrasée de charges nouvelles, sans jamais lui apporter le moindre bien-être.

On ne connaît rien de précis sur les dynasties qui régnèrent jusqu’au xe et même au xiie siècle. Ce sont des noms qui émergent dans l’histoire, comme des troncs d’arbres dans une forêt dévastée par l’incendie. Nul ne sait comment naquirent ces incendies ni quelle fut leur importance. Sans remonter jusqu’aux temps les plus anciens où, suivant les régions, les Pandhyas, les Cholas, les Chéras, les Pallavas, les Chaluhkias, les Hoysalas, les Yadavas et, dans le nord, les Musulmans, se disputèrent le pouvoir ou se succédèrent les uns aux autres, il suffit d’indiquer qu’au xive siècle s’opérèrent des transformations profondes dont les répercussions venaient à peine de cesser au début du xviiie siècle.


2. Les principaux états de l’Inde.

À ce moment, le grand Mogol, avec Delhi comme capitale, était le souverain nominal et même réel de l’Inde tout entière. Une grande anarchie avait suivi la mort