restèrent fermés. Les Anglais et Hollandais et même les Français les traitèrent comme s’ils faisaient le jeu de la Compagnie d’Ostende, en prenant à leur compte ses propres opérations.
L’aventure du vaisseau portugais ne nous est connue que dans ses lignes générales. Armé à Lisbonne, il venait de faire des opérations assez importantes à Surate, Bombay, Porto Novo et Saint-Thomé, lorsqu’il arriva dans le Gange. Les trois nations européennes s’entendirent pour défendre à leurs sous-marchands de faire avec lui le moindre commerce. Les mêmes ordres avaient été donnés à Madras et à Pondichéry. Ce navire mouilla devant l’ancienne loge des Danois et repartit à la fin de l’année sans avoir pu faire d’opérations. Étrange destinée de cette nation qui deux siècles auparavant avait ouvert le commerce de l’Inde à la civilisation de l’Occident !
L’odyssée du vaisseau suédois nous est mieux connue. Il se nommait Ulrich-Eléonor et avait pour capitaine Peter Van Olfall. C’était la première fois qu’un navire suédois venait aux Indes ; il n’en fut pas mieux accueilli. Dès son arrivée à Porto Novo, au mois de septembre, il éprouva toutes les contrariétés. Les Français et les Anglais avaient une grande autorité dans cette place, qui dépendait du roi de Tanjore. Lenoir, d’accord avec les Anglais, fit signifier aux négociants, fournisseurs de la Compagnie, que s’ils faisaient le moindre commerce direct ou indirect avec les capitaines, subrécargues et officiers du navire, on ne se servirait jamais d’eux. Des prescriptions plus dures encore furent édictées à Pondichéry où, tous les marchands et notables étant assemblés, Lenoir leur fit défense d’avoir tout rapport avec les Suédois sous peine d’amende et d’être à jamais chassés de la ville. Pitt, gouverneur de Madras, fut invité à prendre des mesures