inlerprétant les ordres appliqués à la Compagnie d’Ostende, fit défense dans nos aldées de lui procurer les moindres marchandises. Les nouvelles reçues le 4 janvier tant par Dupleix que par les Anglais eux-mêmes modifièrent ces dispositions ; le conseil de Calcutta craignit fermement que le vaisseau suédois, très bien armé, ne cherchât à se venger dans le Gange des affronts reçus à la côte Coromandel par quelque atteinte à leurs navires ou factoreries et, dès le 5 janvier, il envoyait une députation à Chandernagor pour proposer à Dupleix de prendre des communes mesures pour assurer la navigation du Gange. Nous ignorons celles qui furent prises ; tout porte à croire que, pour éviter des représailles, on fit aux Suédois quelques concessions en ne paralysant pas entièrement leurs opérations commerciales.
Le navire quitta le Bengale au mois de février, sans qu’il se fut produit d’incident fâcheux. Son départ fut salué avec une profonde satisfaction ; il ne resta au cœur de Dupleix qu’une certaine amertume pour le silence officiel observé à son égard. Il s’en plaignit à Lenoir et ce dernier lui répondit le 19 mars en des termes qui, même après les explications que nous venons de donner, ne laissent pas que d’être quelque peu énigmatiques :
« Le 5 novembre, lui écrivit-il, nous n’étions pas nous-mêmes bien informés de ce qui s’était fait à Porto-Novo ; d’ailleurs, les vues que nous avions ne nous permettaient pas de divulguer cette affaire ; si vous et les Anglais de Calcutta eussiez été plus réservés, les gens du vaisseau suédois n’en auraient eu aucune connaissance et ce vaisseau se trouverait aujourd’hui hors d’état de rien entreprendre, au lieu que les avis que les officiers ont eus de Chandernagor et de Calcutta leur ont fait différer leur sortie du Gange et fait prendre des mesures contraires à celles que nous avions prises. Nous savons que le sieur … officier sur