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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/28

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sur l’Inde comme un torrent et il avait contraint tous ses voisins à lui payer un tribut, connu sous le nom de chaut, égal au cinquième des revenus de la province tributaire. Sivaji était mort le 5 avril 1684, à l’âge de 53 ans, laissant un empire très redouté à son fils Sumbaji, qui n’avait ni ses vertus ni ses qualités guerrières. À la mort de Sumbaji, tombé entre les mains d’Aureng-Zeb et exécuté (1689), l’autorité passa à l’un des membres de sa famille, Ram Raja, qui se déclara régent du royaume pendant l’absence et la minorité du fils de Sumbaji, prisonnier des Mogols. Cette captivité se prolongeant, Ram Raja prit le trône pour son compte ; ce fut de Gingy, encore en son pouvoir, qu’il nous confirma en 1688 la possession de Pondichéry. Ram Raja mourut prématurément en 1700, laissant comme héritier un fils âgé de dix ans à peine. La régence fut exercée par sa mère Tara Bye, la Blanche de Castille de l’Inde. Cette femme intrépide administra avec les qualités d’un homme d’État ; elle maintint la discipline parmi ses sujets et résista victorieusement aux Mogols. La mort d’Aureng-Zeb la précipita du pouvoir. Le nouvel empereur Shah Allem ou Bahadour Shah crut devoir en 1708 rendre la liberté au fils de Sumbaji ; celui-ci rentré dans ses états soutint contre la régente une lutte qui dura trois ans et se termina en 1711 par la mort prématurée du fils de Ram Raja. Tara Bye n’ayant plus aucune raison de retenir le pouvoir dut l’abandonner et Schao — tel était le nom du nouveau souverain — régna désormais sans conteste. Il sut respecter la vie de Tara Bye qui mourut en 1761, âgée de 86 ans.


Schao s’était reconnu vassal du Mogol, au même titre que les autres princes de l’Inde, mais c’était un singulier