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Chandernagor eut ainsi à sa disposition, pour l’année 1737, 2.330.000 roupies[1].

D’après les instructions de la Compagnie, les navires de France devaient prendre à Pondichéry 400 milliers de poivres et le bois rouge nécessaire pour leur lest. Parmi les marchandises apportées de France se trouvaient 60 balles de draps vingtains à destination du Bengale et 34 caisses de corail. On avait veillé à ce que les draps fussent aussi parfaits en couleurs que ceux d’Angleterre ; quant au corail il en fut envoyé 15 caisses à Chandernagor.

Les navires envoyés de France étaient de 600 tonneaux. Jusqu’alors les navires allant au Bengale n’en jaugeaient pas plus de 450. La Compagnie entendait que chacun de ces navires lui apportât une cargaison de 1.000 balles au moins de marchandises, indépendamment des poivres, bois rouge et salpêtre de Patna ; la quantité de salpêtre était fixée à 120.000 livres par navire.

Le Conseil supérieur avait reçu pour son compte le Bourbon, le Fleury, le Lys et la Reine. Une disette affreuse qui régnait depuis plusieurs mois à la côte Coromandel et risquait de se prolonger, décida le Conseil supérieur à faire passer le Lys au Bengale pour y prendre un plein chargement de riz. Le Lys jaugeait 700 tonneaux. Il était quelquefois entré de plus grands vaisseaux dans le Gange ; le Lys arriva sans incidents à Chandernagor. Il était parti de Pondichéry vers le 15 septembre ; quelques jours après, le 21 septembre, la Reine, du port de 450 tonneaux, arriva de France et apprit à Dumas que la Compagnie avait l’intention de faire passer en 1738 quatre vaisseaux d’Europe dans le Gange. Afin de mettre le Conseil de Chan-

  1. C. P., t. I, p. 395 et 398.