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Les Anglais disaient que notre activité n’était qu’un feu de paille, mais Dupleix se promettait bien de les faire mentir.


1732-1733.

Les opérations de 1732-1733 furent heureuses. Dupleix les avait préparées par l’achat de cinq navires : le Fidèle, (250 tonnes), l’Union, l’Harrisson, le Bal ou Diligent et l’Entreprenant, qui portèrent sa flotte à dix ou onze unités, de telle sorte qu’avec les vaisseaux d’Europe, les navires français entrant dans le Gange ou en sortant se montèrent à quatorze ou quinze[1].

Après ces achats, il ne restait plus au Conseil supérieur pour faire le commerce d’Inde en Inde que le Pondichéry et le Louis XV, l’un destiné à Moka et l’autre à Achem. Il semble que dans cette circonstance Dupleix ait poursuivi le dessein de mettre le Conseil dans l’impossibilité de faire du commerce, en lui enlevant ses navires les uns après les autres. Vincens qui avait acheté l’Union et l’Entreprenant, devait encore, s’il lui était possible, acheter le Pondichéry. Si l’opération avait réussi — et elle ne réussit pas — il ne serait plus resté au Conseil supérieur qu’un seul navire, celui d’Achem ; c’eût été la fin de son commerce particulier : « Il ne lui restera plus pour tout négoce, écrivait Dupleix à Trémisot, que de nous écrire des lettres impertinentes ; ils sont au désespoir de notre

  1. L’Union et l’Entreprenant furent achetés par Vincens à Pondichéry, le Bal à Surate par Martin, employé du comptoir et les deux autres au Bengale par Dupleix lui-même. L’Harrisson coûta 17.600 roupies et le Bal 30.000 ; le Bal était le meilleur voilier de l’Inde.

    Détail particulier : tous les vaisseaux de Dupleix étaient peints en rouge ; c’étaient les seuls de l’Inde ayant cette couleur.